Territoire comanche
Territoire comanche
Pérez-Reverte, Arturo  
Iaculli, Gabriel (Traduit par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Mémoires de guerre
  • EAN : 9782251452807
  • Code Dimedia : 000224479
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Biographie / Récit biogra., Guerre, Littérature espagnole/portugu.
  • Pages : 120
  • Prix : 31,95 $
  • Paru le 18 avril 2022
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EAN: 9782251452807

C’est l’adieu aux armes d’Arturo Pérez-Reverte, alors journaliste de guerre. L’écrivain, membre de l’Académie royale espagnole, livre dans Territoire comanche, publié en 1994, et traduit pour la première fois en France, son témoignage sur la guerre dans l’ex-Yougoslavie. À 41 ans, la liste est longue des conflits qu’il a déjà couverts, d’abord pour le journal Pueblo puis comme reporter de la chaîne de télévision TVE : Chypre, guerre des Malouines, Liban, Tchad, Libye, Mozambique, Angola, conflits en Érythrée, au Salvador au Nicaragua, Roumanie, première guerre du Golfe puis éclatement de la Yougoslavie. Arturo Pérez-Reverte, a, pendant vingt ans, sillonné une planète en feu, vu la mort de près et beaucoup fréquenté le territoire comanche.

Dans le jargon du métier de reporter de guerre, « c’est l’endroit où l’instinct lui dit : arrête la voiture et fais demi-tour, écrit-il. L’endroit où les chemins sont déserts et les maisons des ruines calcinées; où l’on dirait toujours que la nuit va tomber et où l’on avance en rasant les murs en direction des coups de feu qui retentissent au loin, attentif au bruit de ses pas sur le verre brisé. » Pour Reverte, le territoire comanche se trouvait dans cette Yougoslavie brisée par la guerre. C’est là qu’il a décidé d’en finir avec elle pour se consacrer à sa carrière d’écrivain. Pamphlet contre le journalisme spectacle, réflexion cruelle sur l’éthique de la presse, Arturo Pérez-Reverte dresse aussi une émouvante galerie de portraits du club très fermé des reporters de guerre, ses camarades. 75 d’entre eux périront durant le conflit dans l’ex-Yougoslavie.

Extrait

Il [le mort] avait les yeux fermés et une expression sereine, le menton incliné sur la poitrine, et une croûte de sang séché allait de son nez à son menton bleui et au col sale de sa chemise. Barlés dit à Márquez de filmer le visage, mais celui-ci préféra cadrer le dos, tel qu'on le voyait du couloir : assis devant la fenêtre détruite par la bombe, silhouette pathétique, grise, immobile dans la saisissante solitude de la pièce dévastée, entre les briques et les meubles brisés, les ferrures tordues et, parmi les décombres, les vestiges – valise, chapeau, chaussures, vêtements et papiers – de sa vie conclue dans l'ombre, quand il entendait courir les autres dans le couloir, épouvantés, et qu'il s'habillait en cherchant à tâtons ses chaussures pour s'enfuir.




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