Zarathoustra et sa religion
Zarathoustra et sa religion
Stausberg, Michael  
Cantagrel, Laurent (Traduit par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251452654
  • Code Dimedia : 000223881
  • Format : Broché
  • Thème(s) : RELIGION & SPIRITUALITÉ
  • Sujet(s) : Religion - Divers, Religions orientales / Zen, Théologie / Philo religieuse
  • Pages : 168
  • Prix : 34,95 $
  • Paru le 21 février 2022
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EAN: 9782251452654

Zarathoustra a-t-il existé, quand et où a-t-il vécu? Quels sont les textes sur lesquels reposent sa religion et que disent-ils? Quelles sont les principales notions et figures qui composent le panthéon zoroastrien? Quels sont les rituels importants – cérémonies funéraires ou rites d’initiation – et les fêtes qui rythment le calendrier zoroastrien? Enfin qui sont les zoroastriens, aujourd’hui et dans l’histoire?

Telles sont les questions auxquelles Michael Stausberg, professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen (Norvège) et spécialiste du zoroastrisme, répond dans cet ouvrage clair et concis, en faisant appel aux plus récents travaux d’édition de textes avestiques et moyen-perses, ainsi qu’aux études ethnographiques menées auprès des communautés zoroastriennes de par le monde.


« Zarathoustra trouva que nulle puissance sur Terre n’était plus grande que bien et mal. »
(Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

« Suivez la voie de Zarathoustra sans hésiter
Tournez le dos aux idoles de Chine sans tarder
Pour la gloire des souverains de l’Iran
Ceignez-vous du cordon, ceinture des croyants
Dirigez vos pas vers le temple du feu
Obéissez au prophète, accomplissez ses vœux.
»
(Ferdowsi, Shâhnâmeh, livre 15)

Table des matières

Premières approches
Au début était Zarathoustra
Concepts religieux
Morale, pureté et sexualité
Prêtres et lieux rituels
Rites d’initiation et fêtes

Extrait

Ce n’est pas du Zarathoustra nietzschéen qu’il sera question dans ces pages mais de la religion orientale (toujours vivante) qui reconnaît en Zarathoustra son « fondateur », son « prophète » ou son « réformateur ». Cela impliquera notamment de nous pencher sur la question très controversée du personnage « historique » de Zarathoustra.
 
En termes purement quantitatifs, la religion en question, avec ses quelque cent trente mille adeptes disséminés dans le monde entier, ne mériterait guère qu’on s’y attarde. Néanmoins, elle est considérée comme l’une des plus anciennes religions du monde, et, à ce titre, elle est abordée dans presque tous les ouvrages généraux d’histoire des religions. Depuis le XVIIIe siècle, la religion de Zarathoustra est l’un des objets classiques sur lesquels portent les recherches des historiens des religions et le professeur Nietzsche pouvait déjà se référer à ces travaux. Mais le philosophe s’inscrivait en même temps dans une vieille tradition culturelle européenne qui avait fait de Zarathoustra (appelé la plupart du temps par son nom gréco-latin, Zoroastre) un personnage chargé de rêves et de cauchemars : on voyait en lui l’inventeur de la magie et des arts libéraux (entre autres), un roi et chef de guerre de la plus haute antiquité, un astrologue et un alchimiste, un double de Moïse ou d’Abraham, ou encore un ancien maître de sagesse, philosophe et théologien…
 
Cette religion est souvent qualifiée de première des « religions prophétiques ». Il n’est pas sûr que ce soit pertinent. Le (principal) dieu que Zarathoustra, selon les sources écrites, appelait à son aide et interrogeait s’appelle Ahura Mazdâ (« maître sage » ou « maître de sagesse »). C’est le dieu qui a mis en ordre tout ce qui est bon ou l’a créé et le protège. Aussi cette religion est-elle appelée, dans certains documents très anciens, la « religion des adorateurs de Mazdâ » ou encore la « bonne » religion. Dans les inscriptions, de célèbres rois de l’ancienne Perse en appellent à l’intervention du dieu Ahura Mazdâ. Dans les noms plus récents que l’on donne à cette religion, c’est néanmoins la référence à Zarathoustra qui prédomine : la religion des adorateurs de Mazdâ est la religion de Zarathoustra ou zoroastrisme ; les adorateurs de Mazdâ sont donc les adeptes de Zarathoustra ou zoroastriens.
 
En Inde, les adeptes de Mazdâ ou de Zarathoustra sont connus sous le nom de « Parsis ». Cette désignation renvoie à l’origine de leur communauté ethnique : les Parsis étaient arrivés par vagues successives sur la côte ouest de l’Inde depuis l’Iran (la Perse), beaucoup d’entre eux semble-t-il parce qu’ils ne supportaient plus de vivre dans leur ancienne patrie, envahie au VIe siècle de notre ère par les troupes arabes. La fin de la souveraineté préislamique des Iraniens a été le point de départ de l’islamisation du pays qui devint de plus en plus irréversible au fil des siècles, jusqu’à son parachèvement au XIe siècle au plus tard. Autrefois dominants en Iran, les adorateurs de Mazdâ (ou zoroastriens) se sont ainsi retrouvés dans la situation d’une minorité religieuse, victime, par périodes, de discriminations extrêmes. Le souvenir des humiliations qu’eurent à subir de nombreux zoroastriens fait aujourd’hui encore partie de la perception de soi collective des zoroastriens iraniens, constitutive de leur identité. En Inde, en revanche, les Parsis purent s’établir de façon durable dans quelques secteurs de la société, sans être généralement inquiétés et avec un assez grand succès – même sous la domination islamique, et plus encore pendant la période coloniale britannique, qui est pratiquement considérée dans la mémoire culturelle comme l’âge d’or de l’ascension des Parsis.




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