Fascisme japonais, 1931-1945 (Le)
Fascisme japonais, 1931-1945 (Le)
Analyse et interprétation
Maruyama, Masao  
Chapoutot, Johann (Préface de) 
Perroncel, Morvan (Traduit et commenté par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Japon
  • EAN : 9782251452401
  • Code Dimedia : 000222984
  • Format : Broché
  • Thème(s) : GÉOGRAPHIE & TOURISME, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Asie, Guerre, Histoire & géographie, Histoire & politique, Histoire générale, Japon
  • Pages : 304
  • Prix : 51,95 $
  • Paru le 31 janvier 2022
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EAN: 9782251452401

Pourquoi un régime qui semblait devenir une démocratie libérale depuis la fin du XIXe siècle a-t-il emprunté dans les années 1930 une voie qui l’a fait comparer aux fascismes européens?

Contrairement à l’Italie et à l’Allemagne, le Japon a basculé dans l’ultranationalisme sans qu’un parti fasciste ne prenne le pouvoir et sans qu’on puisse distinguer un moment plus décisif que les autres.

Convaincu que la démocratie n’a pas d’avenir si l’on ne cherche pas à comprendre la dynamique profonde de cette évolution, Maruyama Masao s’attache à mettre en lumière les singularités du cas japonais. Abordant tour à tour l’idéologie officielle, le rôle des mouvements d’extrême droite et la psychologie des dirigeants, il nous explique comment le système hérité de l’ère Meiji (1868-1912) a fini par engendrer ce « fascisme atrophié » qui a conduit son pays à un désastre pourtant prévisible.

Écrite et publiée au lendemain de la guerre, cette analyse fit date et reste aujourd’hui encore incontournable.

Table des matières

Préface de Johann Chapoutot
Chronologie
Logique et psychologie de l’ultranationalisme
L’Idéologie et les mouvements fascistes au Japon
Le Profil psychologique des dirigeants de guerre japonais
Glossaire
Bibliographie
Postface de Morvan Perroncel : Maruyama Masao et l’ultranationalisme japonais
Notes
Index

Extrait

En l’absence d’organisation conceptuelle unifiée, devant des slogans tels que « Le monde entier sous un seul toit! » ou « Expansion de la Voie impériale », on se dit qu’il n’y a là que des vociférations qui ne méritent pas qu’on se penche sur elles pour les analyser. Assurément, le contraste saute aux yeux lorsque l’on compare avec le nazisme, auquel Mein Kampf ou Le Mythe du XXe siècle ont donné une vision du monde systématique. Cependant, s’il est vrai qu’il manque à l’ultranationalisme japonais un fondement doctrinal officiel, on ne doit pas en conclure qu’il n’aurait eu aucune force en tant qu’idéologie. Mille filets invisibles ont été jetés sur les esprits de nos compatriotes, qui ne sont encore qu’imparfaitement délivrés de cet envoûtement. Or la faible conscience politique des Japonais ne doit pas être imputée seulement à la pression extérieure du pouvoir institutionnel. Ce qu’il nous faut comprendre, en effet, c’est la nature de la contrainte psychologique qui a imprégné les organes de pouvoir et entraîné dans une certaine direction les pensées et les actes des Japonais. L’absence de théorie claire, ajoutée à l’entrelacs de racines intellectuelles multiples, rend très difficile une saisie de l’ensemble. C’est pourquoi on ne doit pas écarter les slogans simplistes sous prétexte qu’il n’y aurait là que de la démagogie. Il importe au contraire de dégager la logique sous-jacente et commune à toutes ces expressions dispersées et aux diverses manières dont elles ont été mises en œuvre.




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