Écrits de La Bête noire
Écrits de La Bête noire
Daumal, René  
Dranty, Billy (Directeur éditorial) 
  • Éditeur : Unes
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782877042338
  • Code Dimedia : 000221395
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature française
  • Pages : 32
  • Prix : 24,95 $
  • Paru le 18 octobre 2021
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EAN: 9782877042338

Ces trois textes inédits de René Daumal ont paru respectivement dans les troisième, quatrième, puis huitième (et ultime) livraisons d’un éphémère mensuel de 8 pages nommé La Bête noire (1935-1936), imaginé par Marcel Moré, Roger Vitrac, Michel Leiris, Raymond Queneau et Jacques Baron, et qui a compté Antonin Artaud ou encore Le Corbusier parmi ses contributeurs. La revue, à peine née, est l’objet de vives tensions entre plusieurs grandes figures du milieu littéraire, et cristallise les divisions de l’avant-garde, notamment entre les surréalistes et leurs dissidents. Georges Bataille refuse avec véhémence d’y participer, sans parler de l’ombre menaçante d’un André Breton soucieux de préserver son territoire. Dès le deuxième numéro, Leiris et Queneau eux-mêmes souhaitent la disparition de La Bête Noire qu’ils ont conçue comme une forme d’union sacrée! Daumal rentre pour sa part d’un séjour aux États-Unis, Le Grand Jeu est derrière lui, il retrouve brièvement Paris et ses amis avec ennui, voire une forme de dégoût. Il s’installe à Genève et ces querelles de chapelles sont loin de ses préoccupations. Mais il ressent la décrépitude du milieu poétique et il se fait l’écho rageur, désenchanté de cette fin de cycle à laquelle il semble adresse un « au-revoir! » cinglant dans ces textes corrosifs et lucides, qui évoquent une société triste, vide, qui a sombré dans le bavardage et qu’il serait urgent de désinfecter. L’esprit moderne, déchu, consume en 1935 ses restes de truquages et de combines, les déceptions vis-à-vis des promesses qu’il n’a pas su tenir finissent de l’anéantir, et l’époque, de passion et d’action, politiquement tendue vers le pire – dans laquelle les intellectuels se démènent, « contre-attaquent » ou pataugent – accélère cette faillite, la leur.

AUTEUR(S)

Né à Boulzicourt (Ardennes) en 1908, René Daumal grandit à Reims. Il s’engage très jeune dans l’aventure littéraire avec Roger Vaillant, Roger Gilbert-Lecomte et Robert Meyrat. Inspirés par la pataphysique, ils forment les « Phrères simplistes », et multiplient des expériences mêlant alcool et drogues pour atteindre à un « dérèglement des sens » onirique et mystique. En 1925, Daumal intègre le lycée Henri IV à Paris et il découvre le Surréalisme, dont les méthodes révolutionnaires l’impressionnent. Il fonde en 1928 la revue « Le Grand Jeu » avec Roger-Gilbert Lecomte, Roger Vaillant et le peintre Josef Sima, dont les procédés littéraires, à travers les expériences sensorielles et l’écriture spontanée, se veulent l’expression d’une « métaphysique expérimentale ». Le groupe prend rapidement ses distances avec les Surréalistes, provoquant la colère d’André Breton qui s’efforcera de le dissoudre. En 1930, René Daumal fait la connaissance d’Alexandre de Salzmann et se lance dans un mode d’existence qu’il voit comme l’accomplissement de sa quête métaphysique. Engagé comme attaché de presse du danseur Uday Shankar, il l’accompagne en tournée durant l’hiver 1932-1933 aux États-Unis, puis s’installe à Genève avec sa compagne Vera Milanova, loin des milieux littéraires parisiens et de leurs querelles. Il publie un livre de poèmes, Le Contre-Ciel, en 1936, suivi d’un récit féroce et hilarant, La Grande Beuverie, en 1938. Atteint de tuberculose en 1939, il meurt à Paris en 1944. Son œuvre est majoritairement posthume.




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