Prostituée (La)
Prostituée (La)
Hayama, Yoshiki  
Tschudin, Jean-Jacques (Traduit par) 
  • Éditeur : Allia
  • Collection : Petite collection
  • EAN : 9791030415919
  • Code Dimedia : 000219075
  • Format : Poche
  • Thème(s) : GÉOGRAPHIE & TOURISME, LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Japon, Littérature asiatique, Littérature étrangère
  • Pages : 48
  • Prix : 11,95 $
  • Paru le 9 août 2021
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EAN: 9791030415919

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« Ce que je voulais de ma pauvre sœur de misère, c’était lui demander quelles brutalités, quels actes vulgaires et honteux avaient commis sur elle les hommes montés jusqu’à ce jour dans cette pièce. Je voulais ensuite dénoncer l’horreur de leurs compor­tements et, faisant ainsi étalage de ma nature vertueuse, me glorifier à ses yeux. D’une petite voix, elle finit par me répondre :
 
– T’as envie d’savoir des tas d’choses sur moi, hein? En ce moment, ça m’est pénible de parler, mais si tu fais vraiment rien d’autre, j‘veux bien t’causer un peu.
 
Je devins écarlate. La garce! Elle m’avait percé à jour, des pieds à la tête ! Je me sentis à nouveau parcouru de frissons brûlants. »
 
C’est en prison, au cours de l’été 1923, que Hayama Yoshiki rédige La Prostituée. Parue en novembre 1925 dans la revue Bungei sensen, cette véritable bombe politique et littéraire fera accéder instantanément son auteur à la notoriété, bien au-delà des cercles de la littérature prolétarienne.
 
Un soir, trois hommes forcent le narrateur à leur céder son argent. En échange, ils le conduisent jusqu’à une femme agonisante, qu’ils semblent détenir contre sa volonté : « un cadavre qui respire » dont ils lui offrent de faire ce qu’il voudra… Le dialogue qui s’engage­­­­ posera des questions aussi urgentes que dérangeantes : est-on toujours­­­­­ l’exploité­­­­­ de quelqu’un? Est-on toujours­­­­­ l’exploiteur­­­­­ de quelqu’un? Et la plus terrible : « Mais sauver les gens, est-ce que c’est faisable? »
 
Consentement, conscience de l’exploi­tation, utilité de la vie misérable­­­­­… À une époque de précarité, marquée par les flambées de colère et les horizons de crise, La Prostituée reste plus explosive­­­­­ que jamais.
 
Traduit du japonais par Jean-Jacques Tschudin.

AUTEUR(S)

Né en 1894 à Fukuoka, Hayama Yoshiki est le fils d’un ancien samouraï. Après une année à l’université de Waseda, il renonce aux études à l’âge de dix-huit ans, faute de moyens financiers. Il vit alors de divers emplois dont il tirera ses récits : marin, ouvrier dans une cimenterie, journaliste… À partir de 1921, il milite pour le mouvement syndical, ce qui lui vaudra plusieurs séjours en prison. Il y rédigera ses premiers textes, dont son roman Ceux qui vivent en mer, qui influencera considérablement Kobayashi Takiji pour Le Bateau-usine. En 1926, il rejoint la revue Bungei sensen (« Le Front des arts littéraires »), à laquelle il restera fidèle lorsque celle-ci s’éloignera de la mouvance prolétarienne dominante, cette dernière se rapprochant de l’influence du Parti Communiste japonais et du Comintern. En 1934, il quitte Tokyo pour se lancer dans l’agriculture. Il se rallie progressivement au nationalisme et part comme colon en Mandchourie en 1944. Il meurt au cours de son retour, en octobre 1945.




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