Oublier Wuhan
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Ce livre s’inscrit dans l’hypothèse qu’un vaccin efficace contre le Covid-19 a été découvert et produit en quantités permettant de le diffuser à toute la population.
Une partie de cette population, par peur des vaccins ou par réticence idéologique refuse de se prémunir. Ces anti-vaccins représenteraient le quart voire le tiers de la population. Ils se mettent en danger eux-mêmes mais sont un risque pour le reste de la population.
L’obligation – contrainte basée sur la loi – répond à la nécessité d’isoler les contagieux, de protéger les plus vulnérables et de ne pas laisser submerger le système de santé. Cette obligation est vécue comme une nécessité morale. Mais pour certains, c’est ouvrir la voie à un dirigisme universel, c’est manifester « une désaffection cynique pour la liberté » qui a déjà corrompu bien des consciences.
Les anti-masques revendiquent la défense des libertés individuelles. Mais en fait le rejet du masque comme du futur vaccin s’inscrit dans un comportement consistant à se soustraire à la pression de la réalité : anti-masques et antivaccin sont nombreux à nier l’existence même de l’ épidémie, ou sa gravité. On fait passer la jouissance avant la prudence, avec le risque, selon Freud, que « le châtiment ne tardera pas ».
Les adversaires du masque et du vaccin ont en commun de rejeter une société qui se recommande de la science. Pour eux, c’est la dictature d’une technique en délire.
Le livre se termine en mettant en parallèle La Peste de Camus et L’Aveuglement de Josè Saramago, qui décrit une quarantaine très sombre, dans un bâtiment vide aux allures de prison qui est en fait un asile d’aliénés désaffecté.
Patrick Zylberman est professeur émérite d’histoire de la santé à l’Ecole des hautes études en santé publique.
Derniers livres parus : La guerre des vaccins (Odile Jacob, 2020), Tempêtes microbiennes: Essai sur la politique de sécurité sanitaire dans le monde transatlantique (Gallimard, 2013).
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
