Silence des mots (Le)
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Dans Le Silence des mots, le temps est comme suspendu. Dans cet arrêt devant le gouffre, le ressac de la mémoire se déploie autour d’êtres esseulés, séparés des autres et d’eux-mêmes, des “déportés de l’intérieur”. Des échos du réel nous parviennent, “de pauvres corps / engloutis / qui tentaient à l’hiver / de passer la frontière”.
Les mots aussi ont failli : “c’est toujours au milieu d’une phrase / que l’on se sépare de quelqu’un”. Le monde est devenu illisible. “tel un éclair / le mot se fracasse / contre le mur du doute”. Des poèmes comme autant de balises pour nous mener au-delà des “vérités avariées”, et des faux semblants.
Cet exil ne cessera qu’au terme du livre, une fois passé, enfin, derrière les mots. “On ne se sépare pas du rien.”
Auteur de Stations des profondeurs, Gérard Berréby a établi l'édition des ouvrages suivants: Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste (1948-1957), Textes et documents situationnistes, Défense de mourir, La Tribu, Le Consul, Le Général situationniste. Il a également préfacé L'Apocalypse de notre temps et Une mystification mondiale d'Henri Rollin.
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