Plus loin que la politique
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Militant anarchiste, Paul Reclus n’a eu de cesse, au cours de sa vie, d’exposer ses idées à travers de nombreux articles et de son activité d’enseignement. L’établissement d’une commune libertaire, esquissée dans nombre de ses textes, se fonde sur une réflexion approfondie autour du travail, de l’éducation, de la réforme des « pensées séculaires des paysans », revenant sur des questions de propriété, suggérant des modes d’action et d’organisation de la société à partir de cellules de base. Les textes d’Élisée Reclus inclus dans le volume s’attachent eux aussi à penser une nouvelle organisation sociale à travers les questions de la terre, du travail du sol et de la propriété.
Paul Reclus
Neveu d’Élisée Reclus et fils d’Élie Reclus, né en 1858 à Neuilly-sur-Seine, Paul Reclus est ingénieur et militant anarchiste. Au cours de sa vie, il contribue à plusieurs journaux syndicalistes ou anarchistes, dont la revue Plus Loin dès 1926. Plusieurs fois renvoyé et exilé du fait de ses activités militantes, il est contraint de se déplacer souvent : Alès, Paris, Nancy, Londres, l’Écosse, la Belgique... Il y occupe plusieurs postes, d’ingénieur à enseignant, en passant par responsable d’usine. Dès 1903, il travaille à Bruxelles avec son oncle à l’édition de L’Homme et la Terre. À la mort d’Élisée Reclus, il termine son œuvre et prend sa suite comme directeur de l’Institut géographique de l’Université nouvelle de Bruxelles. En 1919 il s’installe en Dordogne, où il fonde un musée régional. La fin de sa vie se partage entre activités pédagogiques et travaux de bibliographie scientifique, sans jamais abandonner la propagande anarchiste. Il meurt en 1941 à Montpellier.
Élisée Reclus
Élisée Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande en 1830. Après avoir été renvoyé de la faculté de théologie, il s’inscrit à l’université de Berlin pour suivre les cours de géographie du professeur Carl Ritter, l’un des fondateurs de la géographie moderne. Durant l’été 1872 Élisée Reclus signe avec la maison Hachette le contrat de la Nouvelle Géographie Universelle (NGU), projet qui l’occupera pendant près de vingt ans. On peut considérer cette immense entreprise comme la première tentative de faire de la géographie humaine ou sociale. Pour Reclus, il s’agissait d’inclure l’Homme dans le processus géographique. Militant et théoricien anarchiste, plusieurs fois contraint à l’exil, il vivra à Bruxelles après de nombreux voyages à travers le monde entier, qui nourriront son travail. Il obtient la chair de géographie au sein de l’Université nouvelle. Il décède en 1905.
Alexandre Gillet
Géographe et enseignant, Alexandre Gillet a soutenu à l’automne 2008 une thèse sur la géographie erratique du cairn, l’artefact en pierre sèche dont les usages traversent les cultures et les sociétés. Ses recherches actuelles le font aborder de plein pied deux champs d’investigation à la fois distincts et reliés. Le premier consiste à repenser la notion de « monde ouvert » dans ses acceptions à la fois géographique et géopoétique. Le second se concentre autour de la notion de « géographicité ». Sa collaboration avec les Éditions Héros-Limite, où il dirige la collection « géographie(s) », s’articule actuellement autour de l’œuvre des frères Reclus. Il participe au projet de recherche FNS « Écrire le monde autrement. Géographes, ethnographes et orientalistes en Suisse Romande (1864-1920) : des discours hétérodoxes ».
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
