Affaire de genres & autres Pièces de fantaisie
Affaire de genres & autres Pièces de fantaisie
Falempin, Michel  
  • Éditeur : Héros-limite
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782889550081
  • Code Dimedia : 000206210
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature - Divers, Littérature française
  • Pages : 176
  • Prix : 34,95 $
  • Paru le 2 mars 2020
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EAN: 9782889550081

Deux, entre les nombreux sens du mot « genre », intéressent particulièrement cet ouvrage : le premier concerne quelques subdivisions de la littérature, le second la différence sexuelle. Parce qu’avec ces notions ma vie s’est trouvée parfois en délicatesse, on les trouvera dans ces pages diversement abordées ou évitées, selon. Le second, d’emploi plus récent, surtout dans le texte éponyme (Affaire de genres) et le premier, plus traditionnel, à travers les « pièces » qui, tout en s’appuyant sur certains sous-genres bien établis (le récit de rêve, la description, le journal intime ou la descente aux enfers), les traitent de telle façon (la philologie qui préside à l’interprétation du rêve est délirante, la description d’une maison obéit à des consignes militaires, le journal est apocryphe, la descente aux enfers, commencée sur une cime alpestre, conduit dans les abîmes du métropolitain parisien) que le titre général ou même, serais-je tenté de dire, générique, auquel, parmi nombre d’autres inédites, elles renvoient, les qualifie « de fantaisie » : c’est-à-dire écrites avec liberté, ironie, goût du travestissement et sans jamais céder aux commodes assignations à résidence littéraire.

AUTEUR(S)

Œuvre radicale que celle de Michel Falempin, et pourtant précieuse, reconnue (L’écrit fait masse obtient le prix Fénéon en 1976) pour son baroque (La Légende travestie, Flammarion/texte, 1987), et une obscurité du texte qui définit, comme dans les tableaux de Georges de La Tour, un halo lumineux par effet de concentration (selon Lorenzo Valentin à propos de L’Apparence de la vie, Ivrea 1995). Nous ajouterons que cette œuvre laisse désormais pointer une ironie sur soi proche, dira-t-on, de l’art du prestidigitateur, voire du travesti qui, en effet, ne veut pas tant tromper que séduire, en se trahissant par un bel excès de forme et de fards.
 
Son écriture pourrait se caractériser comme une « introversion » littéraire, à savoir une écriture toujours consciente de sa forme, autant que de sa lecture et de ses effets. Une écriture qui se situerait donc toujours déjà par rapport à du texte, et à la clôture propre de son univers littéral. Dans cet univers clôt, la syntaxe et la grammaire concourent à produire un mécanisme de langage d’une précision inouïe, jusqu’à sa nécessaire prise de conscience par le lecteur. On pourrait assez facilement rapprocher l’œuvre de Michel Falempin de celle de Danielle Mémoire (à laquelle d’ailleurs le livre est dédié), qui procède sans doute de la même radicalité, et de la même appétence pour le baroque (Michel Falempin est l’auteur d’un Gongora parmi les ombres).




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