À la fin tout devient poésie
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« Les flatulences naissent d’un accroissement de la respiration des vaisseaux de la peau et du bas ventre. » Avec une telle observation, Novalis nous rappelle en effet qu’à la fin tout devient poésie.
À la fin tout devient poésie, c’est bien ce que ces fragments parviennent à nous prouver. Si Novalis fut mystique en même temps que scientifique, ces écrits viennent rappeler qu’il fut avant tout poète. Ouverte mais sûre d’elle, la pensée de l’auteur romantique se trouve dans cet ouvrage remarquablement résumée. Le talent de Novalis réside dans sa capacité à dresser des ponts entre des disciplines en apparence éloignées. Pour restituer une totalité disparate, quelle forme plus adaptée que celle de ces fragments?
Sérieux mais malicieux, le poète est d’autant plus séduisant qu’il sait parler des sciences à un public profane. En véritable artiste, Novalis fait davantage que vulgariser ses savoirs car pour lui la révélation du monde va nécessairement de pair avec sa poétisation.
Novalis (1772-1801) n’est pas seulement l’auteur des Hymnes à la nuit mais aussi, conformément à l’esprit encyclopédique du premier romantisme allemand, un homme de science, un penseur et un philosophe de premier plan, méconnu en France. Seuls les surréalistes l’ont hissé en figure tutélaire. Au cours de sa brève existence – il meurt de phtisie à l’âge de 29 ans –, Novalis aura abordé tous les genres de l’expression écrite (romans, poèmes, contes, essais…).
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