Traité sur les causes de la cruentation des corps morts à la présence des meurtriers
|
Le corps qui saigne parle… étude d'une pratique utilisée dans l’Europe médiévale pendant plusieurs siècles.
Une des premières références de la cruentation remonte au VIe siècle dans la Chanson des Nibelungen : les plaies du chasseur de dragons Siegfried se mettent à saigner à l'approche de son assassin. Dans Richard III de Shakespeare, alors que le convoi funèbre de Henri VI traverse Londres, les plaies du défunt roi se remettent à saigner au moment où apparaît le meurtrier. Pendant plusieurs siècles en Europe, il était classique de croire qu'un cadavre saignait lorsqu'il était mis en présence de son assassin. Devenu une référence majeure dès sa parution, le traité de Ranchin, jamais été réédité, est important dans l’étude des pratiques médicales en matière juridique, de l’histoire de la justice, mais aussi des rapports étroits entre médecine et religion.
Le nom de François Ranchin (1560-1641) est passé à la postérité en raison du rôle qu'il a joué comme chancelier de l'université de médecine, qu'il restaura après les guerres de religion, et aussi par son attitude exemplaire en tant que Premier Consul de Montpellier lors de l'épidémie de peste de 1629-1630 dont il a laissé un récit remarquable. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de médecine.
Eva Yampolsky est spécialiste de l'histoire de la médecine et de la psychiatrie du XIXe siècle.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
