Princesse Russalka (La)
Princesse Russalka (La)
Wedekind, Frank  
Mathieu, François (Traduit par) 
  • Éditeur : Héros-limite
  • Collection : Feuilles d'herbe
  • EAN : 9782889550142
  • Code Dimedia : 000197575
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature allemande/polonai., Littérature étrangère
  • Pages : 124
  • Prix : 22,95 $
  • Paru le 25 juin 2019
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EAN: 9782889550142

La société bourgeoise allemande fin de siècle, celui que Brecht appelle un « grand éducateur de la nouvelle Europe », Frank Wedekind, la connaît bien. Il y a trempé dans toutes circonstances de sa vie. Rien d’étonnant à ce que son théâtre, ses poèmes, sa prose décrivent et dénoncent avec tant de rigueur les mensonges de son code moral, dont la première victime est la femme. (...) Dans ses nouvelles, Wedekind a pris majoritairement un biais exploratoire, celui de la femme, parce que socialement marginalisée, quelle que fût son appartenance sociale, comme en témoigne le choix présenté dans ce livre initialement paru chez Ludd en 1990. À contre-courant des idées reçues, Wedekind y peint des énergies féminines.
 
Le hasard des traductions fait que les textes ici rassemblés constituent des moments de la pensée de Wedekind, et traduisent par là même une dynamique de réflexion. Je m’ennuie est un extrait de son Journal rédigé au château de Lenzbourg (...). Le premier pas est également un extrait de son Journal : les lieux sont clairs, Wedekind séjourne à Paris du 1er mai 1892 au 23 janvier 1894. La Princesse Russalka, nouvelle, poème et pantomime, paraît pour la première fois en 1897 (à Paris! Leipzig et Munich). Entre-temps, il a rédigé ses réflexions sur le monde du cirque et ses deux grandes nouvelles Un mauvais Démon et Marianne. Et ce notamment au contact de Karl Henckel, des frères Carl et Gerhart Hauptmann et de Peter Hille. Pour mieux se séparer des principes d’écritures réalistes ou socialistes des uns et des autres, et de devenir soi-même l’idéaliste, le danseur de corde, l’humoriste, le « Schnellmacher » – le peintre de l’instant –, précurseur de l’expressionnisme!
 
Contemplons dès lors ces quelques textes comme un état préparatoire à une œuvre théâtrale géniale et comme le chemin frayé à des grands descripteurs allemands de la condition féminine. Frank Wedekind avait ouvert la voie à Lola, L’Ange bleu de Heinrich Mann, à Agathe Schweigert, à Susi, les fortes faibles femmes de La Force des faibles d’Anna Seghers, à la Mère Carrar et à Mère Courage de Brecht.
 
Extraits de la note du traducteur, François Mathieu.

AUTEUR(S)

Frank Wedekind est un écrivain, poète et dramaturge allemand né à Hanovre en 1864. Ses parents — un père médecin de nationalité américaine et une mère actrice et chanteuse d’origine hongroise — s’exilent et s’installent avec leurs six enfants en Suisse, au château de Lenzbourg, en 1872. Wedekind y passe sa jeunesse.
 
Il étudie d’abord la littérature à Lausanne mais son père tente de le contraindre au droit. Il devient responsable de la publicité au sein de l’enseigne Maggi, puis tour à tour journaliste, intendant du cirque Herzog, comédien, chansonnier. Quelques années plus tard, en 1888, lorsque son père meurt, il hérite de biens conséquents lui permettant de se consacrer entièrement à l’écriture. L’Éveil du printemps, sa première pièce publiée en 1891, connaît succès et scandale. Wedekind est d’ailleurs largement connu comme provocateur, jouant en permanence sur les registres de la morale et du grotesque, qui lui valent une censure fréquente.
 
À partir de 1896, il s’installe à Munich avec Frida Uhl, avec qui il aura un fils. Il y devient rédacteur dans le journal satirique Simplicissimus. Hebdomadaire satirique fondé la même année 1896 par Albert Langen et Thomas Theodor Heine, le Simplicissimus est jusqu’en 1944 l’une des principales tribunes de l’avant-garde littéraire et artistique de l’époque. Franz Wedekind, les frères Mann, Rainer Maria Rilke, Robert Walser, ou Karl Kraus y figurèrent notamment.
 
Mais en 1899, après avoir publié des poèmes contre l’empereur Guillaume II signé Hieronymus Jobs, il est condamé à sept mois de prison pour « crime de lèse-majesté ». Il épouse ensuite la comédienne Tilly Newes en 1906.
 
Auteur de dix-neuf pièces et d’une quinzaine de nouvelles, il meurt le 9 mars 1918 à Munich des suites d’une opération. Le lendemain de sa mort, Brecht écrivait de son ami : « Comme Tolstoï et Strindberg, Frank Wedekind a été l’un des grands éducateurs de l’Europe moderne. Il semblait indestructible. »




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