Comme un nouvel atlas
Comme un nouvel atlas
D' un état meilleur de la puissance
Caye, Pierre  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Âne d'or (L')
  • EAN : 9782251447322
  • Code Dimedia : 000173059
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie
  • Pages : 240
  • Prix : 51,95 $
  • Paru le 22 janvier 2018
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EAN: 9782251447322

Retrancher l'un du tout pour mieux déployer les multiplicités, à la fois sans chaos et sans règne : il s'agit donc de repenser, à partir d'une relecture inédite du néoplatonisme, l'un, le tout et le multiple pour jeter les bases d'une critique métaphysique de la mondialisation contemporaine.

Notre siècle se place sous le signe de la disjonction de l'être par rapport à l'un, de la destruction des unitotalités, des philosophies de la multiplicité pure ou du transfini, sans pour autant que soit jamais surmontée l'impossibilité de la pure multiplicité que dénonce Platon dans les dernières hypothèses du Parménide. Autrement dit, il ne peut y avoir de multiplicité sans un retour plus ou moins honteux, en contrebande, de l'un. En témoigne la mondialisation qui illustre le règne des multiplicités, ou mieux encore les multiplicités comme règne et domination (chap. 1).
 
Pour éviter ce retour honteux et à nouveau dominateur de l'un sous les multiplicités, il importe sans doute de voir l'autre face de la disjonction, non pas l'être en tant qu'il se sépare de l'un (multiplicité pure), mais l'un en tant qu'il se sépare de l'être, ce que j'appelle avec le néoplatonisme, qui est la seule philosophie dans notre histoire à l'avoir envisagé, la différence hénologique. Quand on disjoint l'être de l'un, on perd l'un. Quand on disjoint l'un de l'être, l'être se maintient mais libre du principe : c'est cela la multiplicité, mais une multiplicité sans chaos (chap. 2). Mieux encore, comme un Nouvel Atlas montre que l'hénologie radicale du néoplatonisme s'adresse, plus encore qu'au monde des formes et des idées éternelles du monde antique, au monde sensible du devenir qui caractérise notre modernité (chap. 3). Se définit un principe ou plus précisément une principialité, une modalité du principe, qui tient le monde sans pour autant le déterminer et moins encore le dominer (chap. 4).   
 
Comme un nouvel Atlas s'adresse à un double public

1) d'abord à ceux qui s'intéressent à l'histoire de la philosophie et non seulement de la philosophie antique. Au contraire de l'historiographie traditionnelle qui souligne les continuités entre le néoplatonisme et les philosophies postérieures, médiévale et moderne, le livre insiste de son côté sur la singularité du néoplatonisme par rapport aux philosophies postérieures, une singularité aujourd'hui perdue de vue qui repose sur la différence hénologique (entre l'un et l'être) que l'auteur distingue soigneusement de la différence ontologique (entre l'être et les étants). Une telle interprétation repose sur le dialogue extrêmement serré entre Plotin, Proclus et Damascius que le livre noue avec la plus grande rigueur.

2) mais Comme un nouvel Atlas s'adresse aussi aux lecteurs de la Critique de la destruction créatrice, puisque le livre justifie, à travers la différence entre l'un et l'être, la différence entre l'improcession ou l'improduction de la réalité (un) et sa part processive et productive (être) qui, pour Pierre Caye, est l'opérateur philosophique fondamental pour penser toute transformation du système productif. En tant que tel, Comme un nouvel Atlas poursuit la Critique de la destruction créatrice, en proposant, à partir du néoplatonisme, une relecture des liens entre l'un, le tout et le multiple qui jette les bases d'une critique des philosophies contemporaines de la multiplicité en tant que celles-ci mettent la multiplicité au service de la mobilisation totale du monde et d'une conception hyperproductiviste de l'être.



 

AUTEUR(S)

Pierre Caye, ancien élève de l'ENS de la rue d'Ulm (L 1978), Docteur en Lettres (Université Paris IV 1991), habilité à diriger des recherches (Paris X -Nanterre 2006), lauréat de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politique, est directeur de recherche au CNRS depuis 2006. Il a consacré une part importante de ses recherches à Vitruve et au vitruvianisme à la Renaissance et à l’âge classique. Il a publié Le savoir de Palladio (Klincksieck, 1995, Prix Eugène Carrière de l'Académie française), puis Empire et décor : le vitruvianisme et la question de la technique à l’âge humaniste et classique (Vrin, 1999), et a proposé, en collaboration avec Françoise Choay, une nouvelle traduction française du De re aedificatoria de Leon Battista Alberti aux éditions du Seuil (2004). Il dirige au CNRS le Groupe de recherche international sur « les savoirs artistiques et les traités d’art de la Renaissance aux Lumières » (2008-2011 & 2012-2015). A travers la question de la technique, Pierre Caye propose une réflexion inédite sur la praxis qui a donné lieu à un ouvrage de philosophie morale, Morale et chaos, principes d’un agir sans fondement (Le Cerf, 2008. Prix Gagner de l'Académie des sciences morales et politiques), puis à un essai sur les limites du système productif contemporain et ses nécessaires transformations de structure que réclame un développement vraiment durable : Critique de la destruction créatrice. Production et Humanisme (Les Belles-Lettres, 2015). Il a été directeur scientifique adjoint de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS (septembre 2008-Septembre 2010) en charge des sections 33, 35 et 39. Il dirige actuellement le Centre Jean Pépin (UMR 8230 ENS Ulm- CNRS), consacrée aux humanités classiques, et coordonne avec Luc Brisson et Philippe Hoffmann le séminaire d'étude sur le platonisme et le néoplatonisme à l'ENS de la rue d'Ulm.




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