Lettres à Miranda
Lettres à Miranda
Sur le déplacement des monuments de l'art de l'Italie (1796)
Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostome  
  • Éditeur : Macula
  • Collection : Art et histoire
  • EAN : 9782865891061
  • Code Dimedia : 000171693
  • Format : Broché
  • Thème(s) : BEAUX-ARTS
  • Sujet(s) : Arts
  • Pages : 168
  • Prix : 31,95 $
  • Paru le 22 janvier 2018
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EAN: 9782865891061

Qu’est-ce que l’œuvre d’art ?

Peut-on impunément l’arracher à son milieu géographique et historique, esthétique, sociologique ?

En s’élevant dans ses Lettres à Miranda (1796) contre la politique de spoliation voulue par le Directoire et menée à bien par Bonaparte en Italie, Quatremère de Quincy prend parti dans une querelle nationale. D’un côté ceux qui veulent prélever dans toute l’Europe et ramener de force à Paris les plus grands chefs-d’œuvre pour faire de la capitale révolutionnaire l’héritière d’Athènes et de Rome ; de l’autre ceux pour qui l’œuvre ne prend sens que du contexte où elle se déploie. Pour Quatremère « diviser c’est détruire », et Rome est un « grand livre » dont il importe de tenir ensemble toutes les pages. « Le pays est lui-même le muséum », écrit-il, faisant du lieu et non plus de l’objet l’unité indivise de l’art.

Ce texte virulent et passionné expose avec force une conception européenne de la culture, en même temps qu’il développe une « théorie du contexte » qui contredit aux conceptions biographiques héritées de Vasari.

Dans une introduction détaillée (1989), Édouard Pommier analyse les différentes péripéties d’une polémique de grande ampleur où c’est toute la Révolution qui est éclairée. Emmanuel Alloa, quant à lui, poursuit la réflexion dans une postface (2017) sur le déplacement des Œuvres d’art en prenant appui sur trois lectures opposées d’une même œuvre, la Madone Sixtine de Raphaël, proposées par Husserl, Heidegger et Benjamin.
 

AUTEUR(S)

Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy (1755-1849) a été trop exclusivement considéré comme un défenseur attardé et obstiné de l’académisme le plus rigide et le plus rétrograde. Mais il faut rendre justice au rôle important que ce théoricien, fortement influencé par la lecture de Winckelmann, a joué sous la Révolution. Son traité Considérations sur les arts du dessin, publié en 1791, apporte une réponse cohérente à la crise de l’institution académique de l’Ancien Régime, dénoncée par David et ses amis. La transformation de l’église Sainte-Geneviève en Panthéon, dont il est chargé de 1791 à 1793 et dont il conçoit le programme (appliquant les idées exprimées dans le 1er volume, paru en 1788, de son Dictionnaire d’architecture) et dirige les travaux, constitue le seul grand projet artistique réalisé par la Révolution.
           
Resté attaché au « libéralisme » de 1789 et monarchiste de cœur, emprisonné sous la Terreur, il sort de la clandestinité dans laquelle il était entré après le soulèvement de vendémiaire an III par un coup d’éclat : la publication, en juillet 1796, des Lettres sur le projet d’enlever les monuments de l’Italie (connue sous le nom de Lettres à Miranda), manifeste lucide et passionné, qui attaque, avec une vigueur courageuse, les saisies d’œuvres d’art, pratiquées par la « grande nation », dans les pays occupés par les armées républicaines. Ce texte de 1836, réédité pour la première fois en 1989 à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, jette une lumière nouvelle sur le problème des rapports, complexes, entre l’idéologie de la Révolution et la notion de patrimoine. 
 




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