France-Turquie (La)
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En 1453, les Turcs prennent Constantinople. Rome n'est pas venue au secours de la seconde capitale de la chrétienté : des querelles dogmatiques les ont, depuis des siècles, séparées. Après cette conquête, les armées turques déferlent sur l'Europe. En Europe, c’est la confusion des esprits. On appel au combat mais on doute de la victoire. On prêche que le Turc est le fléau de Dieu envoyé sur ses peuples qui se sont détournés de lui : on prophétise la prochaine fin des temps. A Rome, on proclame la croisade. Charles Quint s’affirme le rempart de la chrétienté. Soliman le Magnifique contemple ses conquêtes. François 1er se tait, il noue des liens discrets avec Constantinople et tient Rome à distance. Ces trois souverains sont de la même génération : ils ont à peine plus de vingt ans. En France, ressuscitant la violence des polémistes byzantins et des chroniqueurs des premières croisades, nait une « littérature des clercs » qui, sans relâche, dénonce le Turc, porteur de mort et messager de Mahomet. Mais d’autres voix se font entendre. Celles de quelques lettrés qui, contre l’ignorance volontaire, recommandent l’apprentissage des langues orientales. Celles aussi des voyageurs qui ont visité la Turquie dont ils ont admiré les monuments, son administration et plus encore la piété de ses habitants sans pour autant ignorer la dangerosité de sa puissance militaire. A travers les multiples écrits des clercs, des voyageurs et des politiques, l’auteur dresse le portrait d’une France lieu des fructueuses contradictions de la Renaissance.
Parmi ses ouvrages consacrés aux divers aspects des problèmes religieux du XVIe siècle, Claude Postel a notamment publié aux Belles Lettres un Traité des invectives au temps de la Réforme (2004) couronné par l’Académie Française et plus récemment Si loin de Rome, chronique d’un renégat (2007), une vie de Bernardino Ochino, Supérieur de l’ordre des Capucins, passé à la Réforme.
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