Oracles (Les)
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Les oracles a d’abord été un projet de jumelage visant à construire des passerelles entre des autrices et des chorégraphes. La femme se raconte dans son humanitéet son appartenance à un monde auquel elle s’arrache ensuite pour incarner une histoire qu’on lui impose, seule avec son ombre. Tels des oracles, les écrivaines révèlent des destins comme autant de pages blanches sur lesquelles se consignerait une chorégraphie hors du temps. À ces autrices et chorégraphes ont également été conviés artistes sonores et vidéastes dans le déploiement interdisciplinaire et collectif de ces Oracles. Ce livre est la trace écrite de ce spectacle présenté de 2014 à 2017 au Québec et en Belgique.
Les oracles est une coédition signée Rhizome et Transcultures.
Née à Québec en 1965, Catrine Godin est établie à Montréal depuis 1989. Elle poursuit son travail en arts visuels et en littérature dont elle présente les démarches exploratoires sur son blog Trajectoires vers l’incertain. Tout en poursuivant sa démarche picturale, autant par la photographie que le dessin, les encres et la peinture, Catrine Godin est introduite à la poésie par une porte dérobée. Aux éditions du Noroît, elle a publié Les ailes closes (2006) et Les chairs étranges (2012).
Romancière et essayiste féministe, Martine Delvaux est notamment l’autrice de Blanc dehors, Le monde est à toi, Thelma, Louise & moi et Pompières et pyromanes. Elle a été finaliste à de nombreux prix, et plusieurs de ses livres ont été traduits en anglais et en espagnol. Son essai Le boys club a remporté le Grand Prix du livre de Montréal.
viens-tu relire / les meurtres / que tes siècles dessinent / dans mon corps / viens-tu / coucher tes hordes / belles et malpropres / sur mon sein / tu viens / laver les hécatombes / engendrées par la peur / laver / ta langue / dans ma bouche
– Extrait du texte Le styx de Catrine godin
J’ai 14 ans. Dans la salle, il y a la professeure de ballet en charge du programme spécial de former un corps de danseuse, et il y a un homme, beaucoup plus vieux qu’elle, chorégraphe. C’est une audition. C’est lui qui procède à la sélection. Quand arrive mon tour, l’homme, le grand homme, cet homme connu et respecté, prend mon pied dans sa main. Il le tâte, le tire, le tord, le fait plier, puis il le laisse retomber et dit : “Elle a de bons pieds. Dommage qu’elle ne sache pas s’en servir.” Les autres filles, leur chignon parfaitement lisse, pas une mèche qui dépasse, un maillot rose pâle, collants, les cuisses qui s’ouvrent bien.
– Extrait du texte Quand elle parle de Martine Delvaux
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
