Appelez-moi Ismaël
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Appelez-moi Ismaël (Call Me Ishmael, 1947), premier livre publié par Charles Olson, est également une œuvre maîtresse des études melvilliennes, dont Olson fut l’un des pionniers. Il s’intéressa à l’auteur de Moby Dick alors même que, plus de trente ans après sa mort dans l’oubli général, on commençait à redécouvrir l’œuvre de Melville. Olson réussit le tour de force d’épouser à la perfection le souffle melvillien, à en embrasser la démesure pour proposer une lecture de l’un des plus grands livres de la littérature universelle qui fascine par une extraordinaire érudition, faisant voler en éclats les canons académiques. Olson a été l’un des premiers à comprendre l’importance de Shakespeare et de la Bible dans Moby Dick, transfigurant l’histoire d’une pêche à la baleine en un mythe universel au souffle épique et tragique.
Olson écrit un essai captivant, exaltant, entraînant le lecteur par l’enchaînement des arguments qui constituent une trame narrative dans un style et une organisation audacieuses qui font l’originalité de ce livre. Devenu un véritable classique de la critique, l’originalité de Appelez-moi Ismaël égale, dans ce genre, celle de Moby Dick. Ce volume regroupe, en annexe, les autres textes publiés par Olson sur Melville, tout au long de sa vie.
Le poète Charles Olson (1910-1970) est un des principaux représentants du mouvement objectiviste, véritable cheville ouvrière de la poésie américaine et chaînon reliant la génération de Pound, Cummings ou William Carlos Williams à celle de la Beat Generation. Ce natif du Massachusetts fait de brillantes études, couronnées par un doctorat à la prestigieuse université anglaise Wesleyan, où il soutient une thèse sur Herman Melville. Il entame une carrière universitaire, donne des conférences et poursuit ses travaux sur Melville, qui aboutiront à la publication de Call Me Ishmael en 1947. Il se marie avec Constance Wilcock, dont il a une fille. Après avoir enseigné au Radcliffe College et travaillé pendant la guerre à la propagande anti-nazie, il est nommé professeur au Black Mountain College, en Caroline du Nord, une importante université d’avant-garde, dont il deviendra le directeur de 1951 à 1957. Il y côtoie John Cage et Robert Creeley, entre autres. Entretemps, il a publié son premier recueil de poèmes, In Cold Hell, in Thicket (1953), que suit The Distances (1960). En 1950, il entreprend la rédaction de The Maximus Poems, immense projet qui se propose d’explorer l’histoire de l’Amérique ainsi que certains lieux. Terrassé par un cancer du foie, il n’aura pas le temps de le mener à son terme.
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