Fin du néolibéralisme (La)
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Le néolibéralisme est en bout de course. Mais que nous réserve le monde d’après ?
Sans qu’il n’y paraisse, la donne politique a considérablement changé depuis les belles années du néolibéralisme triomphant. La Grande Récession de 2007-2008, le réchauffement climatique et la COVID-19, entre autres événements majeurs, ont modifié en profondeur notre monde. Mais le virage effectué ces deux dernières décennies est plus discret qu’on pourrait le croire.
Pourtant, tout se transforme, et les piliers sur lesquels on s’appuyait pour lire le monde vacillent. Qu’il s’agisse du partage du pouvoir entre le centre droit et le centre gauche, de la recherche du consensus ou des mantras de l’économie de marché mondialisée et néolibérale, plusieurs de nos repères traditionnels se brouillent. Si bien que le néolibéralisme n’est plus le cadre de référence à partir duquel expliquer le monde et fonder des stratégies de lutte. Nous entrons dans une nouvelle étape du capitalisme, dans une ère de confusion, de confrontations, des extrêmes, avec des gouvernements qui, quand ils ne sont pas franchement autoritaires, détachent clairement la parole des actes. Bienvenue dans l’après-néolibéralisme.
Dans La fin du néolibéralisme, Claude Vaillancourt examine cette période nouvelle, qu’il nomme pour l’heure « postnéolibéralisme ». À partir d’un point de vue militant et nourri par ses diverses expériences dans les groupes sociaux, le militant altermondialiste de longue date cherche à mieux comprendre les contours du monde d’aujourd’hui, seule façon d’orienter au mieux nos actions pour transformer positivement les choses. Dans une première partie, il montre à quel point les principes économiques de base, sur lesquels on s’est appuyé depuis les trente dernières années, ne s’appliquent plus aujourd’hui. Dans la deuxième partie, il explique les principales caractéristiques de notre monde depuis que s’est opéré le virage discret auquel il fait allusion, notamment la fin des certitudes, le déplacement de la droite vers le centre, la montée de l’extrême droite, l’essor des mouvements identitaires, l’hystérie ordinaire, la domination culturelle étatsunienne ou bien l’imposition des enjeux environnementaux dans le débat public. La troisième partie développe finalement une réflexion sur quelques effets du postnéolibéralisme dans les prochaines années, parmi lesquels les raisons qui expliquent une immobilité persistante et les défis particuliers pour le Québec.
Loin de consacrer la fin du capitalisme, la période postnéolibérale qui se dessine en redéfinit les contours, mais dans un contexte marqué par de profondes incertitudes et une montée des extrêmes. La fin du néolibéralisme nous donne à voir les contours de ce nouveau monde qui prend forme.
Claude Vaillancourt est romancier, essayiste, conférencier, musicien et militant altermondialiste. Membre du comité de coordination de la revue À bâbord ! et président d’Attac-Québec, il est notamment l’auteur, chez Écosociété, de Hollywood et la politique (2020) et Mainmise sur les services (2006).
« Le terme a toujours été d’une grande utilité quand il s’agissait de trouver qui ou quoi blâmer pour ce qui n’allait pas : le néolibéralisme (ou ses synonymes, la "mondialisation", la "globalisation") était le grand coupable, celui qu’on retrouvait au bout de la chaîne et qui expliquait tout, autant les problèmes en santé qu’en environnement, en éducation, en urbanisation, en culture et que sais-je encore. Et nous avions raison! Toujours, en fin de course, nous trouvions un système économique impitoyable, le néolibéralisme, qui imposait sa logique, ses modes de fonctionnement, sa froide raison. Et au-delà de tout, son idéologie qui, de son propre aveu, n’en était pas une. Aujourd’hui, le mot existe encore et se porte même assez bien. Mais ce qu’il incarne ne semble plus tout à fait appartenir au présent et permettre de bien décrire la réalité. »
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