Totalitarisme pervers (Le)
Totalitarisme pervers (Le)
D'une multinationale au pouvoir
Deneault, Alain  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782897194055
  • Code Dimedia : 000175576
  • Format : Livre numérique PDF
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Politique, Sciences humaines - Divers
  • Prix : 12,99 $
  • Paru le 30 janvier 2018
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EAN: 9782897194055

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Peut-on parler de « totalitarisme » quand il s’agit de nommer le pouvoir des multinationales tel qu’il s’est construit et imposé depuis le début du XXe siècle ? Alors que la pratique politique moderne voudrait que les sujets d’une collectivité obéissent aux lois, non aux puissants, on assiste à un renversement pervers. Ce sont les multinationales, aujourd’hui, qui soumettent la délibération des assemblées politiques à d’autres « lois », leurs lois, qu’elles s’assurent de rendre efficaces : la « loi » du marché, la « loi » de la concurrence, la « loi » universelle de l’offre et de la demande. L’entreprise Total est un cas d’école en la matière.
 
Ce livre étudie la façon dont cette pétrolière s’est constituée telle une autorité souveraine de nature privée, imitée en cela par d’autres multinationales. Se présenter comme la « huitième des Sept Sœurs », en référence aux majors du pétrole, et se dire « total » pour bien marquer cette prétention, c’était, au milieu du XXe siècle, chercher à s’imposer à son tour dans un ordre où les sociétés multinationales se développaient indépendamment des États qui les avaient créées, à la manière d’un Frankenstein.
 
À quelle totalisation ou à quel totalitarisme aspire Total ? Telle est la question que son nom soulève, lequel mérite d’être pris au sérieux. Plusieurs sont tentés de réserver l’appellation totalitarisme à une période historique particulière, à savoir la première moitié du XXe siècle. Or, d’autres époques subissent également les effets totalisants de régimes coercitifs. […] Tout est affaire de confusion. La perversion réside dans la façon d’élaborer des lois à prétentions fondamentales, comme s’il s’agissait de conceptions idéales désormais prescrites. Ce sont elles qui soumettent la vie parlementaire à des enjeux d’économie de marché ou le développement psychologique des sujets dans l’ethos de l’individualisme libéral. C’est également ainsi que les ayants droit de tels régimes en arriveront à se poser en « créateurs de richesse », en « créateurs d’emplois » et, pourquoi pas, en « garants des libertés et de la démocratie », quand il ne s’agira pas, par le mécénat, de se présenter enfin pour des « créateurs d’art et de science ».
- Alain Deneault, extrait.
 
 

AUTEUR(S)

Alain Deneault est docteur en philosophie de l’Université Paris-VIII et directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris. Il est notamment l’auteur de Noir Canada (Écosociété), Paradis sous terre (Rue de l’échiquier/Écosociété), La médiocratie (Lux éditeur), Une escroquerie légalisée (Écosociété) et De quoi Total est-elle la somme ? (Rue de l’échiquier/Écosociété), dont le présent livre est la synthèse.
 




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