SNML
SNML
Anatomie d'une contrefaçon
Collectif  
Bredekamp, Horst (Sous la direction de) 
Brückle, Irene (Sous la direction de) 
Needham, Paul (Sous la direction de) 
Lucchese, Christophe (Traduit par) 
Baignot, Arnaud (Traduit par) 
  • Éditeur : Zones sensibles
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782930601427
  • Code Dimedia : 000205356
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Astronomie / Espace, Écriture / Lecture / Livres, Histoire générale, Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 128
  • Prix : 44,95 $
  • Paru le 23 mars 2020
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EAN: 9782930601427

En janvier 1610, grâce à un téléscope dernier cri qu’il a fait venir des Pays-Bas, Galileo Galilei scrute la lune et observe pour la première fois des détails jamais repérés par ses prédécesseurs. Lors de ces observations lunaires, Galilée observa que la ligne séparant les surfaces éclairées et ombragées de la Lune était régulière au niveau des régions les plus sombres, mais irrégulière au niveau des régions les plus claires. Il en déduisit que la surface lunaire devait être montagneuse, un résultat qui s’opposait frontalement à la cosmologie d’Aristote qui avait cours depuis plus d’un millénaire…
 
Le 13 mars 1610, après deux mois d’observations et d’écriture (il fit imprimer chaque partie du livre au fur et à mesure de ses découvertes, avant-même d’avoir fini l’ouvrage en intégralité), Galilée fait paraître à Venise le Sidereus Nuncius, un ouvrage qui allait bousculer l’histoire des sciences, à rebours de l’aristotélisme, où le scientifique rend compte de ses observations de nombreuses étoiles invisibles jusqu’alors à l’œil nu, et où sont reproduites pour la première fois des représentations très précises de la surface rugueuse de la lune, grâce à quatre gravures en eau-forte. Outre les 500 et quelque exemplaires imprimés du Sidereus Nuncius, les abondantes archives de Galilée (correspondance, notes, etc.) nous apprennent qu’il avait demandé à son imprimeur vénitien de lui livrer 30 exemplaires sans les gravures de la lune. Les historiens des sciences ont depuis lors émis l’hypothèse selon laquelle Galilée avait demandé à ce que les gravures soient retirées afin qu’il puisse y substituer ses propres dessins de la lune, fait à la main, dans l’idée d’offrir à ses mécènes ces exemplaires collector personnalisés…
 
Cette hypothèse ne fut jamais confirmée pendant quatre siècle… jusqu’à l’été 2005, quand l’un des plus grands marchands de livres anciens au monde, la librairie Martayan Lan, à New York, acquiert l’un de ces 30 exemplaires « hors-commerce » du Sidereus Nuncius (le Sindereus Nuncius Martayan Lan, ou SNML) où, à la place des gravures en eau-forte, se trouvent… 4 dessins de la lune, vraissemblablement de la main de Galilée lui-même. La découverte de cette copie, que la communauté scientifique attendait depuis des lustres, fit l’effet d’une bombe chez les connaisseurs de Galilée. Un consortium internationnal (des spécialistes allemands de Galilée, des experts américains en livre ancien, des historiens de l’art et des sciences, etc.) se met alors en place pour étudier de près, grâce à toutes les technologies existantes (ultraviolets, analyse des fibres du papier, etc.), cet exemplaire hors du commun, tant attendu. De ce travail collectif résulteront deux imposants ouvrages, Galileo’s Sidereus Nuncius (2011) et Galileo Makes a book (2012), paru chez De Gruyter. Mais alors qu’à l’été 2012 le consortium se réunit pour fêter ces parutions… un autre expert commence à mettre en doute l’authenticité du SNML, et force ses confrères à se repencher sur le livre.
 
De cette ultime expertise il fut en effet conclu que cet exemplaire était bel et bien un faux moderne, un chef-d’œuvre de contrefaçon, une constatation qui annihila tout le travail effectué jusqu’alors, rendant caduques les deux ouvrages qui lui avaient été consacré. Le consortium décida alors de publier un troisième volume « d’excuse », qui « annulait » les deux précédents et où les experts firent acte de contrition, avouant qu’ils avaient été bel et bien bernés par un faussaire hors du commun… qui se trouvait être le libraire italien, Massimo de Caro, qui avait vendu cet exemplaire à Martayan Lan à l’été 2005.
 
C’est la traduction française de ce troisième volume que nous publions aujourd’hui, auquel nous ajoutons une longue préface (détaillant la production livresque du livre par Galilée entre janvier et mars 1610) et une longue postface, où tout sera révélé sur ce faussaire italien fasciné par Galilée, par ailleurs responsable du vol de milliers d’exemplaires de livres anciens en Italie, subtilisés dans de prestigieuses bibliothèques…
 
SNML est un méta-livre, un livre sur un (faux-)livre, dont la trame est digne d’un roman policier.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.