Prairie (La)
Prairie (La)
Vie privée d'un champ anglais (La)
Lewis-Stempel, John  
Reumaux, Patrick (Traduit par) 
Lefrançois, Sandra (Illustré par) 
  • Éditeur : Klincksieck
  • Collection : De Natura Rerum (#34)
  • EAN : 9782252046548
  • Code Dimedia : 000225076
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, NATURE, ANIMAUX & ÉCOLOGIE
  • Sujet(s) : Animaux, Journal / Correspondance, Littérature anglaise/anglo-sax, Littérature étrangère, Nature / Botanique
  • Pages : 256
  • Prix : 44,95 $
  • Paru le 2 mai 2022
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EAN: 9782252046548

Extrait

Janvier :
À notre arrivée dans cette ferme, le champ était mon délice et mon désespoir. Aucun champ n'avait plus belle allure. Ce n'est qu’en me tournant à 360 degrés que j'aperçois les maisons, et seulement trois d'entre elles, dont l'une est la nôtre. Là était ma joie. L'horreur était l'état de la prairie. La tête farcie d'idées conventionnelles, je déplorais le manque de trèfle pour le bétail et les moutons, et deux parcelles du pré était dévastées par le taupin. Le champ devint pour moi inutilisable, c’était l'endroit où je flanquais le bétail quand il n'y avait rien de mieux. Cependant, personne n'avait réussi à tirer quoi que ce soit du champ, envahi, semblait-il, depuis des lustres par une armée de chardons. L'abandon a parfois de bons côtés. En ville, les gens riches vivent sur la colline. À la campagne, ce sont les pauvres. Les gros éleveurs de bœufs et les barons du blé occupent la plaine. Les fermiers des collines n'ont pas souvent les capitaux suffisants pour faire de grands changements dans le paysage. Ou y déverser des litres d'herbicide. Rien ne conserve mieux que la pauvreté. Un été, j'ai laissé le champ faire ce qu'il voulait, plutôt que d'y mettre du bétail. Le paysan poète John Clare appelait les plantes « les mémoriaux verts ». Tard en juin, avaient fleuri dans le champ des plantes dont j'avais oublié l'existence, centaurées et petites consoudes qui attestaient d'un usage agricole autre que celui d'un parc à bestiaux. Jadis, le champ avait été une prairie de fauche.




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