"Le grand orateur ne fait plus partie des idoles de notre époque", était le début d'un essai sur Cicéron (106-43) paru il y a quelques années seulement. Le lecteur actuel des journaux est d'un autre avis. La puissance du verbe n’a jamais été plus évidente qu’aujourd’hui."Qui apprécie Cicéron peut se dire qu’il a fait des progrès" disait fort justement le maître de rhétorique Quintilien (Ier siècle ap. J.-C.).

Pourtant Cicéron même, et dans ce qu’il a de meilleur, est redevable aux Grecs. Et c’est bien de ce qui a traversé les époques, de ce qui vaut encore aujourd’hui dont il est question ici. L’objet de ce livre n’est pas de défendre une nouvelle fois la rhétorique contre ses détracteurs ni même de lui chanter des louanges tarabiscotées comme le fait Gorgias (Ve siècle av. J.-C.) pour la frivole Hélène. Le but est bien plutôt de montrer, par l’exemple des Grecs et des Romains, tout ce que l’art oratoire a accompli à sa grande époque, comment il a été conceptualisé pour pouvoir être enseigné et quelle importance cet art oratoire a eue pour notre culture.

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