Qui est-il, cet Artchil Gomarteli? Le diable ou le bon Dieu?

Ce qui est certain, c’est qu’il a hérité de la voix magique. La fameuse voix des Gomarteli, qui confère sa vertu curative à la pommade qui fait la fortune de la famille depuis trois générations. Cette même voix qui rend toutes les femmes folles d’amour, sans exception : « Arrr... crient-elles en montant au ciel... Arrr-tchil! » Est-ce parce qu’il est constamment entouré de rugissements qu’on le qualifie également de lion?

Chacun des membres de la famille Gomarteli – on fait la connaissance de plusieurs générations – passe à travers un moment d’auto-questionnement, parfois si intense que cela devient insupportable. Tous sont à la recherche, ou plutôt dans l’attente, d’un bonheur particulier, dont ils gardent le secret. Qui sont ces gens de l’ère soviétique, ces « Sovki »? Pourquoi sont-ils mêlés les uns aux autres, comme des ingrédients indifférenciés d’une pommade?

Et qui est Staline? Le diable? Dieu? Un parfait idiot! selon les mots de grand-père Gomarteli.

Elena Botchorichvili a écrit Sovki en phrases très courtes, pleines de subtilité et d’humour noir. On la compare souvent à une autre romancière issue d’un ancien pays communiste, Agota Kristof. Pour certains, elle se rapproche davantage de la précédente génération d’émigrés, dont le russe Ievgueni Zamiatine. C’est toute une société et tout un pan de l’histoire du XXe siècle qu’elle nous raconte ici. En quelques mots, elle nous fait partager tout le tragique, tout le pathétique - ou tout le comique - de la destinée de ces personnages inoubliables.

Voici un livre que vous serez tenté de lire une deuxième fois, ne serait-ce que pour vous imprégner de la virtuosité de la prose si particulière, délicieusement imagée et rythmée d’Elena Botchorichvili.

AUTEUR(S)

Elena Botchorichvili est née à Tbilissi, en Géorgie. Elle vit à Montréal. Elle a déjà écrit trois romans : Le Tiroir au papillon (1999), Opera (2001) et Faïna (2006).

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