

Débourrer les crânes
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« Mon seul but est d’influencer (oh! dans une bien faible mesure!) les
êtres qui comme moi, aiment la sociabilité, la fraternité et la paix,
mais qui se laissent encore intimider par des grands mots qui ne
correspondent en eux à aucune croyance sincère », explique Henri
Roorda le 28 octobre 1914, quelques semaines après la déclaration de
guerre, dans une lettre au socialiste français Georges Renard. Il est en
train de mettre la dernière main à Mon internationalisme
sentimental (Cahiers vaudois, 1915), plaidoyer pour la
paix, à contre-courant du bellicisme alors largement répandu en Suisse
romande comme partout ailleurs, et première dénonciation du « bourrage
des crânes ».
Près de dix ans plus tard, Roorda revient
dans Le Débourrage des crânes est-il possible? (G.
Vaney-Burnier S.A, 1924) sur la question de l’endoctrinement – qui a
causé la guerre – et de la formation de l’opinion, dont les véhicules
sont à ses yeux l’école, le livre et le journal. Il renoue avec la verve
subtilement contestataire qui aura ainsi animé toute sa carrière
d’essayiste et de chroniqueur.
Première réédition des deux
grands écrits de guerre et de paix d’Henri Roorda, ce volume leur ajoute
un choix de chroniques plus légères dans lesquelles, sous le célèbre
pseudonyme de Balthasar, il défend par l’ironie, l’absurde ou le
paradoxe ses positions pacifistes et internationalistes et rit avec un
large public des « bourreurs de crâne ».
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
