Perdu à jamais

Perdu à jamais

Fontane, Théodor  
Jackson, John E. (Edité et traduit par) 
  • Éditeur : Bruit du temps (Le)
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782358732109
  • Format : Broché
  • Pages : 352
  • En librairie le 8 juillet 2025

Paru en 1891, Perdu à jamais [Unwiederbringlich en allemand] constitue avec Effi Briest et Le Stechlin l’un des plus beaux récits de Theodor Fontane (1819-1898) dans lequel Thomas Mann puis, plus tard, Günter Grass s’accordèrent pour reconnaître le plus grand romancier allemand du XIXe siècle. Située dans la province du Schleswig-Holstein (alors objet de querelle politique et militaire entre la Prusse et la Danemark) ainsi qu’à Copenhague, cette histoire d’amour à la conclusion tragique permet au lecteur d’admirer non seulement la maîtrise avec laquelle le récit est construit et mené mais aussi, et surtout, le génie avec lequel Fontane déploie un art de la conversation dont il n’est guère d’exemple en France avant Le Côté de Guermantes. Roman de société, Perdu à jamais est simultanément le tableau de la dégradation progressive d’une union conjugale dans laquelle les valeurs amoureuses aussi bien que les valeurs morales, sont ressaisies dans un équilibre qu’on ne peut qu’admirer. Si Fontane tient en effet la gageure d’accompagner ses protagonistes, le Comte Helmuth Holk et son épouse, Christine, sans jamais se départir d’une sorte de neutralité bienveillante capable de rendre justice à l’un et à l’autre, et sans jamais permettre à son récit de verser dans des jugements unilatéraux, son sens de la magie romanesque fait apparaître en même temps toute l’action dans une lumière aussi mélancolique que séduisante. Si les personnages évoluent dans des sphères à la fois élevées et différenciées (le château solitaire de Holkenäs près de Flensbourg et la cour de la vieille princesse Marie Éléonore du Danemark), le feuilleté social n’en est pas moins respecté grâce à la présence de personnages secondaires (les enfants du couple, les pasteurs, les domestiques) dont le relief s’impose aussi et contribue à rendre le récit inoubliable.

AUTEUR(S)

Theodor Fontane (1819-1898), dont le rang dans la littérature européenne du tempsne le cède en rien ni aux romanciers français (Stendhal, Flaubert, Zola) ni auxromanciers anglais (Dickens, George Eliot, Thackeray), présente par rapport à euxune singularité remarquable en ce qu’il ne commença sa carrière de romancier, quine comprend pas moins de dix-sept titres, qu’âgé de soixante ans. Ayant consacré lesdécennies précédentes d’abord au métier d’aide-pharmacien puis à celui de journa-liste et d’historien, il semble rétrospectivement, avoir butiné tout au long de sa viece qui allait devenir le miel narratif d’une œuvre dont l’humanisme profond ne peutmanquer de frapper chacun de ses lecteurs. À ce titre, il mérite de manière urgented’être découvert ou redécouvert par tous les amateurs de romans.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.