Burning sounds

Burning sounds

Yokoyama, Yûichi  
Bruel, Céline (Traduit par) 
  • Éditeur : Matière
  • Collection : Imagène
  • EAN : 9782916383767
  • Format : Broché
  • Pages : 64
  • Prix : 39,95 $
  • Paru le 23 juin 2025

Les bandes dessinées de Yûichi Yokoyama ne relèvent pas seulement du dessin, il y entre également une part de collage souvent discrète mais déterminante : durant les longues phases d’esquisses de ses planches, et jusqu’au moment de les achever, le mangaka pratique dans ses dessins de nombreuses découpes, retranchant des parties dessinées pour les remplacer par d’autres, tantôt en guise de repentir ponctuel, tantôt en guise de relance de la composition. Burning sounds exacerbe à un point dévorant ce travail de collage, et le projette cette fois au premier plan de l’image. C’est comme si les dessins, les actions et les situations réunis dans les planches de Burning sounds ne supportaient plus d’être clairement représentés et contenus dans l’espace raisonnable des cases, mais se jetaient les uns à la rencontre des autres en une déflagration continue.
 
Il en résulte une bande dessinée faite sur le modèle de ces rêves kaléidoscopiques au cours desquels situations, émotions et sensations s’enchaînent sans apparence de logique : un fragment d’image en chasse un autre avant d’être immédiatement évincé à son tour, broyé par un flot de traits rageurs, par une évocation soudaine ou par une interjection codifiée (« Action! », « On se dépêche », « De la fumée », « Fuyez! », etc.). Yokoyama décrit ainsi Burning sounds comme « un manga expérimental construit sur le modèle de la poésie expérimentale, qui minimise la narration », et ajoute : « Une fois que l’ai lu un roman, je ne le lirai plus durant les trente années qui suivent, tandis que je continue de lire le même livre de poésie moderne, encore et encore. »

AUTEUR(S)

Né en 1967 dans la préfecture de Miyazaki, Yûichi Yokoyama vit et travaille à Yokohama, au sud de Tokyo. Diplômé de Musashino Art University (option principale peinture à l’huile), il s’est d’abord consacré exclusivement à la peinture avant d’étendre ses recherches graphiques et picturales à l’illustration puis de se consacrer prioritairement à la bande dessinée — ou plus exactement à ce qu’il nomme « néo-manga » grâce auquel, dit-il, conformément au titre de sa première exposition rétrospective au Kawasaki City Museum : « Je dessine le temps. »

D’abord découvert en France par l’entremise des Éditions Matière (Travaux publics, 2004), Yûichi Yokoyama a composé de nombreux ouvrages de bande dessinée (Combats, Voyage, Jardin, Nouveaux Corps, Explorations, Baby boom, Room, La Salle de la mappemonde, La Terre de glace, Astronautes, Plaza, Burning Sounds, Neo-Man’yôshû, Big Elephant), dont la presque totalité a été traduite et publiée en français par les Éditions Matière. Hors Japon, certains d’entre eux ont également été publiés aux États Unis d’Amérique, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Russie, en Chine et au Royaume-Uni. L’ouvrage Yokoyama Yûichi painting (Bluemark, Japon) rassemble l’essentiel de ses peintures, tandis que Fashion and the locked room (888 books, Japon) documente sa spectaculaire contribution au corner Hermès du grand magasin Isetan dans le quartier de Shinjuku à Tokyo. La revue ISI Press lui a consacré l’intégralité de son troisième numéro (2020).

Yûichi Yokoyama a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives au Japon et à l’étranger, parmi lesquelles « Toute la documentation sur le néo-manga : je dessine le temps » (Kawasaki City Museum, 2010), « This is neo wall. Gathering celebrities and beasts » (Kyoto International Manga Museum, 2015), « The world is strange! The manga and paintings of Tiger Tateishi and Yûichi Yokoyama » (Hiroshima City Museum of Contemporary Art, Japon, 2016), « Doboku. Civil engineering in Shanghai » (Modern Art Museum Shanghai, 2018), « Earth Day » (Anomaly, Tokyo, 2024). En France, il a été exposé à plusieurs reprises par la galerie anne barrault (Paris) et plus récemment à la galerie 8+4 (Paris). Yokoyama a participé à l’exposition collective « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » (Palais de Tokyo, Paris, 2018). Avec Chris Ware et Jochen Gerner, il faisait partie de la section « Géométrie » de l’exposition « Bande dessinée. 1964-2024 » au Centre Pompidou (2024). En mars 2025, le centre d’art Fotokino (Marseille) lui a consacré une exposition personnelle.




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