Danse danse sinon nous sommes perdus
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« Hypnotique le mouvement
des mains
qui défont
une écharpe fait apparaître dans l’obscurité
une tête savonnée de lumière
elle bouge,
sa chair ajoute des notes anciennes nouvelles nées
une planète minuscule enveloppée de vide
assez grande pour danser »
À l’occasion du 25e Printemps des Poètes consacré au thème de La Grâce, un recueil poétique entièrement dédié à la chorégraphe Pina Bausch.
Hadassa Tal ne cite pas son nom, mais tout désigne celle qui a révolutionné les codes de la danse à partir des années 1970. Le café Müller, théâtre de son enfance à Solingen, devenu le titre d’une de ses œuvres, son goût de la musique et de la chanson, sa façon d’insuffler la vie sur scène. Pina Bausch n’est pas nommée mais elle traverse ce livre comme elle habitait tout espace scénique : par petites touches, inventive et légère, toute en déséquilibres maîtrisés, dans une gestuelle inouïe, quasi hypnotique, qui s’apparentait souvent à une tentative d’envol vers le bonheur. Les mots aussi dansent sur le papier. Ils s’arrachent à la matière inerte, saisissent le mouvement sans le retenir, s’élèvent au-dessus des peines. Ils dansent, dansent, pour ne pas disparaître dans l’infini des étoiles.
Un Code QR placé en fin d’ouvrage permet d’accéder à l’œuvre que le compositeur Henrique Eisenmann a tirée de ce livre.
Hadassa Tal est née à Tel Aviv, en Israël, où elle vit toujours. Son enfance est marquée par la peinture que pratique son père dans la solitude d’un atelier, expérience qu’elle évoque dans un premier recueil, publié en France par les Éditions Bruno Doucey sous le titre Dans un fracas de plumes. Elle est aujourd’hui l’autrice de six recueils et lauréate du prestigieux prix de poésie Leah Goldberg.
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