Révolutions [version originale digitale]
Révolutions [version originale digitale]
Dickner, Nicolas  
Fortier, Dominique  
  • Éditeur : Alto
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782896941964
  • Format : Livre numérique EPUB
  • Prix : 14,99 $
  • Paru le 16 septembre 2014

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Les révolutionnaires français ne se contentèrent pas de guillotiner le roi, de prendre la Bastille et de raccourcir bonne quantité d’aristocrates : ils renversèrent aussi le calendrier, créant douze nouveaux mois dont les noms étaient censés évoquer les divers moments de l’année : vendémiaire, pluviôse, germinal.
 
Ce qu’on sait moins, c’est qu’ils en chassèrent aussi tous les saintes et les saints au regard sévère qui leur rappelaient par trop l’Ancien Régime, pour placer chaque jour de l’année sous les auspices d’une plante, d’un animal ou d’un outil censés incarner et exalter les vertus républicaines. Créé par Fabre d’Églantine et André Thoüin, le calendrier révolutionnaire utilisé de 1793 à 1806 semble ainsi procéder à la fois de l’herbier, du bestiaire et de l’encyclopédie.
 
L’année y est divisée en douze mois, chacun constitué de trois décades ; ces mois tous égaux sont suivis de cinq ou six sans-culottides, journées dédiées à des vertus particulières, ce qui donne un tour de l’an complet : une révolution.
 
Deux cent vingt et un ans plus tard, deux citoyens curieux, Dominique Fortier et Nicolas Dickner, ont chargé un certain Reginald Jeeves, ingénieux majordome informatique, de leur envoyer quotidiennement le mot du jour qu’ils revisiteraient jusqu’à combler les 366 cases du calendrier.

AUTEUR(S)

Philippe-François-Nazaire Fabre, dit Fabre d’Églantine (1750 - 1794) — poète et dramaturge au talent discutable, il se joint très tôt à la cause révolutionnaire. Lors de la création du calendrier républicain, en 1793, la commission Romme le charge d’établir non seulement les noms des nouveaux mois, mais aussi de trouver un symbole agricole pour chaque journée. Afin d’accomplir cette tâche, il demande l’aide d’André Thoüin, du Muséum d’histoire naturelle. Durant la même période, Fabre d’Églantine se livre à diverses malversations qui le conduisent devant le tribunal révolutionnaire. Il est guillotiné en 1794, sous le soleil de Germinal.
 
André Thoüin (1747 - 1824) — fils de botaniste, il naît au Jardin du roi, où il passera sa vie. Passionné de botanique dès son enfance, protégé de Buffon et Jussieu, il reprendra le poste de son père dès l’âge 25 ans. Spécialiste des greffes et des plantes exotiques, il ne quitte guère la France : il préfère envoyer des émissaires de par le monde, tout en demeurant à Paris afin de s’occuper de ses jardins, ainsi que de ses frères et sœurs cadets. Ses écrits révèlent un esprit humble, ordonné et pragmatique. Il meurt entouré des siens, au Jardin des plantes.
 
Dominique Fortier (1972 - ) — romancière née à Cap-Rouge, elle se plaît à mêler Histoire et histoires. Son premier roman, Du bon usage des étoiles, a été entre autres en lice pour le Prix des libraires du Québec, pour le Prix littéraire du Gouverneur général et a remporté le Prix Gens de mer du Festival Étonnants voyageurs. Elle a publié Les larmes de saint Laurent en 2010 et La porte du ciel en 2011. Elle a en outre traduit récemment Remèdes pour la faim de Deni Y. Béchard. Lorsqu’elle découvre au hasard de recherches buissonnières les trois cent soixante-cinq totems du calendrier républicain, elle conçoit un projet littéraire pour lequel elle sollicite la collaboration d’un acolyte ad hoc. Cela n’est pas sans évoquer l’association originale de Fabre d’Églantine et d’André Thouin, mais l’analogie s’arrête à peu près là.
 
Nicolas Dickner (1972 - ) — auteur né à Rivière-du-Loup, généraliste un peu dissipé, il aurait aimé étudier la biologie dans une autre vie. Lauréat des prix Adrienne-Choquette et Jovette- Bernier pour son recueil de nouvelles L’encyclopédie du petit cercle (L’instant même), il signe en 2005 un premier roman, Nikolski (Alto), qui remporte plusieurs honneurs dont le Prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des collégiens et le prix Anne-Hébert. Désormais considéré comme un incontournable des lettres québécoises, Nikolski a été, à ce jour, traduit en dix langues. Tarmac, son second roman paru en 2009, est également traduit dans plusieurs pays. En 2011 paraît Le romancier portatif, une sélection de ses chroniques publiées dans le journal Voir. Victime d’un goût déraisonnable pour la recherche, la documentation et l’érudition inutile, Nicolas voit aussitôt le potentiel procratinatoire infini du projet que lui propose la citoyenne Fortier.
 
Reginald Jeeves (2011 - 2012) — application Web conçue pour envoyer par courriel aux citoyens Dickner et Fortier, chaque matin, durant un an, le mot choisi deux siècles plus tôt par les citoyens Fabre d’Églantine et Thoüin.




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