Postiches
|
Antonio Bonanno, avec Postiches, fait suite au titre Moustaches
Un songe en cage
À l'âge de 30 ans, de retour d'un voyage en Amérique du Sud, la marquise Christelle Brunet fut frappée d’une forme singulière de narcolepsie. Il lui arrivait de perdre connaissance pendant des heures en plein jour, au beau milieu d'une conversation ou d’une promenade. Elle faillit même une fois, pour s’être endormie au moment de son passage, être emportée par une calèche. Après avoir en vain consulté les lumières de toute l’Europe, la marquise décida de s'enfermer dans son immeuble de Saint-Denis, distraite seulement par les deux splendides Cyphorhinus arada qu'elle avait emportées avec elle d'Amazonie. Leur chant, semblable aux mélodies de Bach, réussissait à lui éviter les fréquentes crises de narcolepsie.
Ce fut ainsi que sa gouvernante trouva l’illumination : elle emprisonna les deux petits oiseaux dans l’épaisse chevelure de la marquise afin que leurs chansons résonnent sur sa tête et empêchent les bras de Morphée de l’étreindre.
Pirouettes tournantes
Dans la salle le silence se fit, les projecteurs s'allumèrent, et, dans un coin de la scène, apparut un personnage maladroit vêtu d'une tresse de cheveux blonds. Quand le maestro leva sa baguette, un mouvement simultané secoua sa longue chevelure par à-coups d'avant en arrière en faisant tourner la ballerine comme un carillon. D’abord par une série d’habiles fouettés, puis avec une interminable série de pirouettes, l'étoile de l’Opéra tournoyait sur scène inlassablement et il sembla au public qu’elle volait.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.