Petits traités d'aphasie lyrique
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Yves Bonnefoy écrit dans sa préface à Nugae : "Il y a chez Philippe Denis de livre en livre quelque chose comme un journal du regard errant par le monde, lui-même parlant volontiers de cahiers, de notes pour qualifier ses écrits."
Les Petits traités d’aphasie lyrique n’échappent pas à la règle. S’y mêlent notations, haï-ku, traductions, poèmes plus amples (en prose) célébrant le pays où il vit. S’il peut parler de "Petits traités", c’est qu’il s’agit en effet toujours de rendre compte d’un enseignement : celui que prodigue chaque jour l’attention aux choses du monde (ou, lorsqu’il s’agit de langage, à une langue encore perçue comme étrangère). "Apprends-moi à parler pierre", écrivait le poète allemand Johannes Bobrowski.
"Nous nous entichons d’un galet qui exalte nos dons d’aphasie lyrique", dit à son tour Philippe Denis.
La poésie naît quand la phrase se porte au-delà d’elle-même, au-delà des mots, rejoint le monde muet : "La langue : la toiture. Écrire pour soulever la toiture."
Un autre poème évoque une langue qui lui rendrait ce sentiment de picotement que l’enfant éprouvait en posant la langue sur les pôles opposés d’une pile électrique. Une belle image de ce que peut être le langage revivifié par l’art du poète.
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