92 comprimés
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Il y en eut d’abord 97 mais après une impitoyable sélection et un recomptage précis, il est apparu que c’est bien 92 textes brefs que Georges Kolebka avait confié à L’Arbre vengeur où l’on confesse pour cet auteur une admiration de longue date, depuis le temps où les Papous dans la tête de France Culture diffusaient chaque dimanche des extraits de ses Villas sans soucis.
Depuis trois décennies et sans se départir d’une vivacité communicative il nous adresse des nouvelles tenant en une page et surmontée d’un titre aussi claire que mystérieux. Certains personnages, n’ayant pas épuisé tout leur capital en un recto, reviennent parfois enfoncer le clou, un peu plus. On pense notamment aux Hautingre qui font des apparitions remarquables ici.
Quelques titres en vrac : «Les faits divers se produisent souvent quand on a le dos tourné», «Dans l’intimité de Descartes», «un souvenir d’enfance de Sigmund», «L’harmonie des choses laisse pantois», «Il y aura des chœurs, des danseuses et des paillettes», «Juste une remarque» ou «On ne badine pas avec l’armure».
Georges Kolebka est un auteur plutôt unique en son genre qui trace depuis des décennies un sillon que l’édition n’encourage guère : le texte bref. Il y a acquis une maîtrise exceptionnelle que son humour, nourri de fantaisie, d’un regard aigu sur nos contemporains, et d’une ingénuité insolente, rend indispensable à ceux qui y ont goûté. Pataphysicien pour les uns, chantre de l’aburde pour les autres, observateur de nos dérisions magnifiques, perfide sans jamais être cruel, il a trouvé dans la page blanche unique le territoire où exprimer tout le comique que lui inspirent ses voisins, ses amis, ces anonymes dont il dévoile à l’univers la grandeur romanesque qui ne tient qu’en quelques lignes (c’est déjà ça).
Il est recommandé un comprimé de Kolebka voire deux ou trois avant de s’endormir : il est poétiquement prouvé que c’est bon pour le repos et excellent pour la santé.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
