Sartre et l'extrême gauche française

Sartre et l'extrême gauche française
Cinquante ans de relations tumultueuses
Birchall, Ian H.  
  • Éditeur : Fabrique (La)
  • Collection : La Fabrique
  • EAN : 9782358720212
  • Code Dimedia : 63660025
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Politique
  • Pages : 400
  • Prix : 33,95 $
  • Paru le 23 janvier 2012
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: SAREGF
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 23 janvier 2012
  • Code DEWEY:
  • Langue d'origine: français
  • Traducteur:
EAN: 9782358720212

Tous ceux qui s’intéressent à Sartre connaissent sa liaison dangereuse avec le Parti communiste français dans les années 1950. Elle lui a été – elle continue à lui être – reprochée, mais elle est loin de résumer les rapports entre Sartre et l’extrême gauche française, des années 1930 jusqu’à sa mort en 1980.
 
Ce livre est comme une fresque où apparaissent des personnages fascinants, certains célèbres et d’autres moins : avant et pendant la guerre, Colette Audry, Paul Nizan, David Rousset, Maurice Nadeau, Maurice Merleau-Ponty, avec lequel Sartre fonde en 1945 Les Temps modernes.
 
Birchall retrace ensuite les violentes altercations de Sartre avec les intellectuels du Parti communiste, Roger Garaudy et Jean Kanapa, après un article des Temps modernes sur les camps en URSS. Mais pendant quatre ans, de 1952 à 1956, Sartre va rompre avec sa position strictement non alignée – rejetant à la fois le stalinisme et la social-démocratie, Washington et Moscou – et se rapprocher du Parti dans une série d’articles des Temps modernes : « Les communistes et la paix ». Pour le comprendre, il faut se replacer dans le contexte de la guerre froide à sa pire période, où les dirigeants communistes français étaient emprisonnés, les journaux saisis, les manifestations brutalement réprimées.
 
Cette alliance prend fin avec l’intervention soviétique à Budapest en 1956, que Sartre condamne sans équivoque. La suite est plus connue : la lutte pour l’indépendance algérienne lors d’un meeting organisé par le Comité d’action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord, Sartre prend la parole avec Daniel Guérin, Michel Leiris, Aimé Césaire... Son article, « Une Victoire », consacré à Henri Alleg et à la torture, provoque la saisie de l’Express. En septembre 1960, il cosigne le Manifeste des 121, qui justifie l’insoumission et l’action commune avec les Algériens en lutte.
 
Actif plus tard contre la guerre du Vietnam, il est l’une des rares figures d’intellectuels célèbres à pouvoir parler au Quartier latin en mai 1968. Il s’élève contre la répression qui s’abat sur les maoïstes français au début des années 1970, il rend visite à Andreas Baader dans sa cellule en 1974, il reste jusqu’à la fin fidèle à ses engagements.
 
Ce livre n’est pas une apologie, une histoire de Saint-Jean-Paul-Sartre. Birchall ne dissimule pas les fragilités, les contradictions, les erreurs commises. Son intérêt est double : d’une part il éclaire la vie politique (et non philosophique ou littéraire, bien que par moments...) d’un personnage essentiel du XXe siècle. D’autre part, il donne un aperçu sur un territoire confus et mal connu, celui de l’extrême gauche non communiste dans les années de l’après-guerre.




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