Une morale pour les mortels
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La réflexion éthique de Platon à Aristote peut être représentée par l’injonction « Il faut » (δει, ou τρη). Ce « Il faut » s’enracine dans la nature de l’être humain, et se comprend relativement à son état de vivant marqué par le manque, le besoin, son état d’être vivant à qui il faut sans cesse quelque chose pour parvenir à vivre pleinement.
Cet état d’être en défaut (ενδεια) ou de besoin (τρεια), intimement lié à la condition de la mortalité, est la source d’un désir qui tend vers ce qui lui fait défaut (ηο δεον) et qu’il nous faut, en vue de sa prise et de son appropriation à nous (αιρεζις). Cette prise comblera notre désir de vivant déficient dont l’horizon est la lointaine autarcie du vivant immortel : le dieu. Ce qu’il nous faut, par nature, c’est ce qui est bon (ηο αγαθον), autrement dit ce qui est bénéfique (τρηζιμον, ζσμϕερον, etc.). L’élaboration conceptuelle de Platon, et à sa suite d’Aristote, dans le sillage de Socrate, dévoilera et démontrera patiemment que le bénéfique, c’est précisément la vertu.
À partir de cette problématique sont revus tous les concepts de l’éthique de Platon et d’Aristote, au moyen d’une lecture directe des textes dans leur langue originale et d’une traduction des passages clés.
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