Théâtre Parminou
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« Quarante ans ne rident pas une pierre, mais ça burine un peu les visages et ça dessine des pattes d’oie au rêve. C’est l’âge du Parminou, l’aîné et le chef de file des théâtres d’intervention sociale québécois. » (J. St-Hilaire.)
Jean St-Hilaire, ancien critique de théâtre qui a suivi le parcours du Théâtre Parminou pratiquement depuis ses débuts, est l’homme tout désigné pour rédiger le livre qui commémore les quarante saisons de la troupe victoriavilloise. Fort de son expérience journalistique, il a recueilli de nombreux témoignages d’artisans qui permettent d’entrer au cœur de la troupe qui contribue, par sa théâtralité, « à l’émergence de possibles changements pour le meilleur des individus et de la collectivité ».
Fondé à Québec en mai 1974 par Hélène Desperrier, Rémy Girard, Jean-Léon Rondeau, Jack Robitaille, André Poulin et Jean-Pierre St-Cyr, le Théâtre Parminou déménage trois ans plus tard son quartier général à Victoriaville, où il se trouve toujours. À l’origine, les fondateurs rêvaient d’un théâtre populaire colporté sur la rose des vents du Québec, et cette situation géographique en plein cœur du Québec lui a permis, notamment, de faire office de trait d’union entre les créateurs montréalais et québécois. C’est l’une des grandes forces du Parminou que d’avoir en son sein des gens passionnés provenant d’horizons géographiques et sociaux variés.
C’est par la voix de ses fondateurs et d’autres créateurs qui ponctuent l’histoire du Parminou que St-Hilaire a choisi de retracer son histoire qui brode celle du Québec. De Normand Canac-Marquis à Martine Beaulne en passant par Louis-Dominique Lavigne, qui étaient de l’aventure dès ses débuts, l’auteur recueille les anecdotes, reconstitue les souvenirs et les spectacles de cette troupe de théâtre d’intervention qui a marqué le paysage théâtral québécois et canadien. D’abord très local, le Parminou est devenu un chef de file de ce type de théâtre et son expertise est reconnue en Europe, en Afrique et en Amérique Centrale. Après avoir créé plus de 500 spectacles présentés à près de deux millions de spectateurs de tous âges dans des écoles, des salles communautaires, des centres culturels et divers milieux de travail, le Parminou remplit son objectif de démocratisation du théâtre ne serait-ce que par son accessibilité.
St -Hilaire nous présente donc la compagnie de l’intérieur, mais il fait aussi une analyse fine de la théâtralité qui la caractérise. Il démontre en outre l’influence qu’elle a eue sur les parcours de gens de théâtre d’aujourd’hui comme Robert Lepage, fan de la première heure, Anne-Marie Olivier, d’abord en tant que spectatrice puis à titre de comédienne, ou Gary Boudreault, qui vit une histoire d’amour avec le Parminou depuis la fin des années quatre-vingt. Tous louent le plaisir de la création – et ses possibles – en plus de souligner l’adéquation que le Parminou permet entre la prise de parole et la théâtralité qui le distingue. C’est d’ailleurs cette dernière qui a contribué à son rayonnement et à sa longévité.
Ce théâtre « parmi nous » est né d’un besoin de création et d’un désir de changer le monde. En brossant le tableau de ses quarante ans d’histoire, St -Hilaire trace un portrait du théâtre qui se fait hors du réseau « institutionnel », et lève du même coup le voile sur les acteurs de changement qui abordent dans leurs spectacles et leurs interventions l’histoire sociale, communautaire et créatrice du Québec.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
