Un
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Pour qui n’a pas connu la guerre, la peur et l’exil, les images qui proviennent d’Iran sont à la fois terribles et exotiques, lointaines et rassurantes. Rassurantes parce qu’il est facile de les oublier sitôt vues pour retourner dans le confort et la tranquillité. Mani Soleymanlou, auteur de Un, a quitté l’Iran avec ses parents alors qu’il était encore un enfant. Pour éviter la guerre et la répression, ils ont d’abord vécu en France, où Mani est rapidement devenu « un vrai petit Français », avant de traverser l’océan en direction de Toronto. Là, le petit Français est devenu un Français-Iranien, qui a pris le chemin d’Ottawa (où il était un TorontoisFrançais-Iranien), et finalement de Montréal.
C’est après son arrivée à l’École nationale de théâtre que Mani Soleymanlou a réellement pris conscience de son identité iranienne, ou plutôt de sa non-identité. Comme tant d’autres exilés, il n’a connu de son pays d’origine que les vacances, passées en famille dans l’allégresse, et les repas que lui prépare son père. Comment donc se prétendre Iranien quand les « vrais » Iraniens tombent sous les balles et luttent quotidiennement contre un régime totalitaire ? Comment parler d’un pays fantasmé ?
Ces doutes et ces réflexions, l’auteur de cette magnifique pièce les aborde avec tant de pudeur et de retenue qu’ils ne s’imposent jamais. Loin de s’enfoncer dans le drame personnel et la complaisance, la pièce s’intéresse plutôt à la question de l’identité troublée, celle qui se vit avec une certaine culpabilité, celle qui ne s’explique pas parce qu’elle est intérieure et, de fait, inexplicable.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
