Volière (La)
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Penché sur un texte insignifiant à traduire, un homme s'agite parce qu'on a sonné à sa porte et que sa voiture n'est plus visible. Surtout : où donc est passée sa femme ? « Incapable de ne pas croire au désastre », il se met imaginer le pire et le meilleur : que sa femme soit morte. Ne sachant s'il est atteint de folie, victime d'une machination ou échoué dans une réincarnation ratée, il aborde tout avec un souci maniaque du détail. Les faits anodins sont présentés comme des... faits : ainsi est-on le 27 mai, la chose est irréfutable, mais sans conséquence apparente, sauf pour un esprit entraîné (par lui-même) à tout redouter. Livré à la sainte trinité : sa femme, sa télé, son métier, notre homme fait face à la même insignifiance quand il décide de passer de la traduction à l'écriture d'un roman.
D'une logique désarmante, le récit progresse au gré des interrogations fallacieuses que lance celui qui se désâme (au sens propre) sur cette histoire dont l'écriture morcelée de La volière épouse le rythme en à-coups.
Un livreur jaune, un nain, une fillette famélique, une femme née cul-de-jatte qui réclame des jambes bien huilées à ses parents rongés par la culpabilité, et à l'écrivain qu'il veille aux détails de son histoire, voilà qui donne une idée de l'univers étrange et fascinant que crée Annie Chrétien.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
