Sortie de secours
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« Au couchant d’une décennie tourmentée et à l’aube d’un siècle incertain, les Québécois s’accoutument au renoncement. Conscients que quelque chose ne tourne pas rond, désenchantés face à un projet national dont la faiblesse centrale est l’absence de succès, tentés par le déni plus que par le combat, ils ne sont pas d’humeur à claquer la porte, d’autant qu’un pouvoir fédéral allergique à la démocratie leur barre désormais le passage. »
Le paradoxe politique québécois de l’an 2000 réside dans la profonde déconnexion entre un projet souverainiste plus légitime, plus raisonné, plus ouvert, plus réaliste et plus nécessaire que jamais et la population québécoise. Ce paradoxe nous oblige, nous souverainistes, à un douloureux exercice de lucidité et doit nous ramener à cette règle essentielle de l’action démocratique : la politique est l’art du possible.
« Placés devant les enjeux réels et sommés de prendre position, les Québécois ont en eux la capacité, au nom d’intérêts qui les rassemblent indubitablement, de hausser le ton et de mettre le poing sur la table. Quelle que soit sa résultante – et plusieurs sont possibles – la reprise de l’offensive est essentielle, ne serait-ce qu’à la santé mentale collective du peuple québécois. Le temps est compté. Ni l’entêtement à n’entreprendre que l’improbable ni, ce qui revient au même, l’inaction ne peuvent endiguer le déclin du Québec et prolonger un élan collectif qui, presque à notre insu, fait de notre société une des grandes réussites du monde occidental. » Jean-François Lisée
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