Je prie pour Carnot qui va être assassiné ce soir
Je prie pour Carnot qui va être assassiné ce soir
Un attentat contre la République, 25 juin 1894
Salomé, Karine  
  • Éditeur : Vendémiaire
  • Collection : Chroniques
  • EAN : 9782363580238
  • Code Dimedia : 17800023
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire générale, Politique
  • Pages : 192
  • Prix : 36,95 $
  • Paru le 18 juin 2012
  • Statut : Ne diffusons pas ce titre
  • Code de recherche: PRIPCE
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 14 juin 2012
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782363580238

Le 25 juin 1894, le président de la république Sadi Carnot, est assassiné à Lyon par l’anarchiste italien Caserio, à l’issue d’un mandat marqué par l’agitation boulangiste et le scandale de Panama. Le mode opératoire (le président est frappé d’un coup de poignard alors qu’il traverse la ville dans une voiture découverte) rappelle le régicide, notamment celui d’Henri IV.
 
Mais le geste s’inscrit surtout dans la vague d’attentats qui depuis quelques années secouent la France, au cri de « Vive la dynamite ! »
 
En cette année 1894, le régime républicain a à peine vingt années d’existence officielle. Une existence entachée par les « affaires » et la corruption qui semble miner le personnel politique, et menacée par une grave crise économique qu’exploitent les mouvements populistes et xénophobes. La dénonciation des « bourgeois » qui « affament le peuple » s’exprime avec une virulence particulière dans les milieux anarchistes. Ce sont d’abord les engins explosifs de Ravachol qui sont lancés en plein Paris en 1892 ; puis Auguste Vaillant fait exploser une bombe à la Chambre des députés, en 1893 ; les attentats d’Émile Henry ont enfin lieu 1894. Les trois hommes seront arrêtés et guillotinés. En s’attaquant à la plus haute fonction de l’État, Caserio témoigne de la vigueur des principes anarchistes, dans un milieu acquis à l’idée de la « propagande par le fait », et de la volonté de venger ses prédécesseurs. Il sera exécuté comme eux.
 
C’est l’occasion, à travers les rapports de police, les témoignages spontanés de la population, les comptes rendus de la presse, d’appréhender l’état de l’opinion entre terreur et sympathie pour ces « martyrs » de la cause révolutionnaire ; la xénophobiesera aussi réactivée par l’événement, aboutissant au départ forcé de milliers d’ouvriers ou d’artisans italiens, conspués comme complices de l’assassin...
 
Paradoxalement, Caserio aura surtout contribué à renforcer l’institution, et l’attachement des parlementaires, comme de la majorité des Français, envers un régime qui n’était, jusque-là, pas tout à fait entré dans les moeurs : la dépouille de Sadi Carnot est accueillie en grande pompe au Panthéon, et l’Assemblée vote les « lois scélérates », interdisant toute profession de foi libertaire, qui ne seront abolies qu’en 1992.




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