Herbe dans tous ses états (L')
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Après un long parcours, commencé avec La Grande Touffe d’herbes de Dürer (1503), le motif de l’herbe confirme aujourd’hui sa présence dans l’art: figure interne aux écritures (La Fabrique du Pré de Ponge, L’Herbe de Claude Simon), aux peintures (Olivier Debré, Henri Cueco), «matière-émotion» pour certains cinéastes, souvent les plus grands (Malick, Pasolini, Kiarostami). À y regarder de près, l’herbe et ses intensités ne sont plus subordonnées à une représentation paysagère qui ordonne l’espace et le temps.
D’où l’hypothèse à l’origine de cet ouvrage collectif: la recherche de nouveaux fondements à notre relation avec la nature fragilise la représentation au profit de nouvelles expériences esthétiques qui se tournent désormais vers ce que René Char appelait «l’éprouvante simplicité» des motifs élémentaires: le nuage, le rocher, l’arbre, l’herbe… Mais l’herbe n’est pas seulement un motif pour l’art. Il faut la travailler, surveiller sa pousse, la faucher pour alimenter les bestiaux. Dans l’agriculture aussi, la place réservée à la prairie est l’objet de vifs et féconds débats.
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