Payer pour le roi
Payer pour le roi
Fiscalité monarchique, (La) (France, 1302-1792)
Touzery, Mireille  
  • Éditeur : Champ Vallon
  • Collection : Époques
  • EAN : 9791026711780
  • Code Dimedia : 000242323
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire & géographie
  • Pages : 1372
  • Prix : 93,95 $
  • Paru le 22 avril 2024
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: PAYPOU
  • Groupe: Histoire
  • Date de l'office: 17 avril 2024
  • Langue d'origine: français
EAN: 9791026711780

Dans ce livre, le lecteur ne trouvera pas la cour de Versailles ou autres résidences de la cour de France. Il y trouvera en revanche les 400 000 kilomètres carrés du royaume (en 1789) et les 20 à 28 millions de sujets, aux prises avec les demandes d’impôts de leur souverain, ancêtres en somme des contribuables d’aujourd’hui d’une manière ou d’une autre. Car de Philippe le Bel à la Révolution, tous sont concernés par l’impôt pour le payer ou ne pas le payer. Le lecteur comprendra pourquoi les sujets acceptent le fisc et ne sont pas des ânes, contrairement à ce qu’en dit Maximilien de Habsbourg. Il verra en revanche les combats de chaque région, de chaque corps pour maintenir son statut fiscal particulier et au-delà une identité que seule la Révolution peut intégrer dans une identité unique, celle du citoyen. Au fil des siècles, il verra défiler pour ce faire des arguments à la mesure des moyens de chacun, cadeau de deux belles truites du lac de Genève à l’intendant de Bourgogne lors de la négociation de la franchise douanière du pays de Gex avec la Suisse, argumentation juridique du duc de Bretagne pour taxer une baleine échouée à Morlaix comme « poisson ducal », combats physiques en Aquitaine ou en Cotentin pour refuser la gabelle du sel. La réponse royale n’est jamais que dans la répression.

Ainsi apparait une monarchie bifrons, tantôt absolue, tantôt négociatrice, plus subtile que ne la présente le discours de Louis XIV, et qui, de cette façon, construit le royaume par l’impôt. En face, apparait l’implication majeure des habitants dans le politique par la gestion de l’échelon de base de la levée de l’impôt. Celle-ci leur est laissée en toute autonomie par le roi, contre l’obligation de payer solidairement, « le fort portant le faible ». Apparaissent alors des choix économiques (payer avec des directs ou des indirects en Provence ou en Bretagne), des rapports de force (négociants contre fabricants en Lorraine), des solidarités (quand trois collecteurs d’un village du Maine s’organisent pour passer le même nombre de jours en prison), des intérêts bien compris (quand deux dames de petite vertu captent les profits de la ferme de la boucherie à Montpellier). À la fin du XVIIIe siècle, les inégalités des trois ordres, noblesse, clergé, tiers-état au regard du fisc, sont devenues insupportables au plus grand nombre car dénuées de sens. La Constituante avec sa documentation récapitulative permet de chiffrer et de cartographier cette situation. On l’aura compris, la fiscalité n’est pas que de l’argent mais décrit toute une société et même une histoire.




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