1972 : Répression et dépossession politique
1972 : Répression et dépossession politique
Ducharme, Olivier  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Parcours
  • EAN : 9782897197810
  • Code Dimedia : 000224714
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Engagement / Citoyenneté, Histoire - Québec / Canada, Politique, Politique - Québec / Canada
  • Pages : 350
  • Prix : 32,00 $
  • Paru le 7 mars 2022
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: 197RDP
  • Groupe: Politique
  • Date de l'office: 2 mars 2022
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782897197810

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Au Québec, l’année 1972 aurait pu être « révolutionnaire ». Si les idées « réactionnaires » ont fini par triompher, se replonger dans cette période tumultueuse cinquante ans plus tard permet de renouer avec une gauche politique combative. Une façon aussi de prendre la mesure de jusqu’où le pouvoir est prêt à aller pour mater toute contestation, à coups de lois spéciales, d’injonctions judiciaires et de répression policière.
 
On retient généralement de l’année 1972 les épisodes les plus spectaculaires comme l’importante grève de la fonction publique du Front commun des trois centrales syndicales pour les salaires et la sécurité de l’emploi et l’emprisonnement de ses chefs syndicaux (Marcel Pepin, Louis Laberge et Yvon Charbonneau). Mais plusieurs événements de cette année, autant sur la scène politique que culturelle et sociale, témoignent d’un Québec au cœur de profonds bouleversements et à la croisée des chemins. Citons entre autres les femmes bravant l’interdiction d’entrer dans les tavernes, les grèves des cols bleus à Montréal (déneigement et ramassage d’ordures), les grèves spontanées des débardeurs ou travailleurs de la santé, les « Cégeps parallèles », la présentation en France des Belles Sœurs de Michel Tremblay.
 
Marchant dans les pas du cinéaste Gilles Groulx et de son documentaire 24 heures ou plus censuré par l’ONF, 1972 prend position en faveur de groupes ou de personnes qui ont lutté pour transformer radicalement la société québécoise. Pour Ducharme, 1972 est le symbole d’une dépossession politique. En tirant profit de leur position d’autorité pour déposséder la population de certains de ses droits et libertés, les institutions politiques et culturelles de l’époque auront réussi, en imposant des limites à la liberté d’informer, de manifester, de créer et de penser, à faire taire l’opposition au pouvoir, et à enlever toute crédibilité et légitimité aux idées et actions contestatrices. Au point où l’on craignit un temps de voir apparaître une loi des mesures de guerre permanente au Québec, alors que l’ombre d’Octobre 1970 planait encore.
 
En 1972, les trois grandes centrales syndicales ne craignent plus d’afficher leur orientation socialiste et partagent une même posture anticapitaliste. Elles se donnent comme mandat révolutionnaire de renverser le « régime » capitaliste et son principal représentant au Québec : le Parti libéral de Robert Bourassa. En plus de la grève du Front commun de la fonction publique et de l’emprisonnement des principaux chefs syndicaux, Ducharme rapporte les luttes étudiantes et ouvrières, les tentatives de censure à l’Office national du film, la montée de mouvements féministes et autochtones.
 
Sous une plume vivante, il dessine le portrait d’une société québécoise anticapitaliste. Une société dans laquelle les soins apportés aux enfants seraient une activité commune, où l’école ne servirait plus à discipliner et rendre dociles les futurs travailleurs et travailleuses, où le travail ne remplirait plus qu’une seule fonction : répondre aux besoins de toutes et tous.
 
Puisant dans les archives de presse de cette année singulière avec minutie, Ducharme a le talent de nous plonger dans tous ces épisodes historiques comme si nous y étions, appuyé par une grande richesse iconographique de dessins de presse. Il permet ainsi de reconnaître qu’une autre histoire est possible et qu’un autre avenir est nécessaire.




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