Merci de changer de métier
|
Les véhicules autonomes sont-ils compatibles avec la lutte contre le changement climatique ? Qui veut des robots-compagnons pour s'occuper des personnes âgées ? L'usine automatisée est-elle le rêve des employé·es, ou celui des chefs d'entreprise ?
Interpeller directement des chercheur·es et des ingénieur·es sur les implications politiques de leur activité, tel est l’objet de ce livre, composé de lettres ouvertes rédigées dans un style piquant, qui mêle la satire et l’analyse. Celia Izoard ouvre ici un dialogue avec les concepteurs des nouvelles technologies pour les interroger sur le sens de leur travail et analyser l’impact social et écologique des grands projets industriels de la décennie, dans un monde en proie à la crise climatique et à l’exploitation au travail. Elle les enjoint à « changer de métier », à l’instar d’Olivier Lefebvre, salarié d’une start-up de véhicules autonomes qui raconte à la fin de l’ouvrage son chemin vers la démission. Au travers de ces trois lettres ouvertes, Celia Izoard invite les non-spécialistes à s’emparer des enjeux sociaux de la recherche scientifique et de l’innovation, véritable point aveugle de la démocratie.
« Je vous écris parce que c’est de nos vies à tou·tes qu’il s’agit, de la manière dont on voudrait vivre demain. Un projet comme celui des véhicules autonomes n’a rien d’un détail. On est obligé de se demander quel rapport il entretient avec la situation tragique qui est maintenant la nôtre, l’emballement climatique, l’extinction massive des espèces, la raréfaction de l’eau potable. On est obligé de se demander ce que signifie l’expulsion immédiate de millions de professionnel·les de la conduite, destiné·es à une hypothétique reconversion dans les métiers du numérique. Les véhicules autonomes sur lesquels vous travaillez pourraient-ils améliorer la situation ? Ce n’est pas un petit enjeu, qu’on peut balayer avec des formules toutes faites sur les “mobilités durables et connectées” ».
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.