Construire la cité
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Le présent ouvrage s’inscrit dans le prolongement du Prestige des élites (2006) pour repenser les principes de la construction des cités grecques archaïques.
À travers le problème de la formation de la polis, dès les hautes époques (premier âge du Fer) l’ouvrage développe une conception « horizontale » de la cité en tant que communauté formée dans le partage d’un certain mode de vie. La « sociologie historique » ici appliquée, repose sur l’idée que la citoyenneté n’est pas une qualité définie abstraitement, par le haut, mais bien une participation à certaines pratiques qui définissent l’appartenance à la communauté. L’historien se doit alors d’identifier quels comportements et quelles pratiques jouent un rôle dans la construction de la communauté : la diversité de leurs agencements expliquant la diversité des cités connues en Grèce archaïque.
À partir des travaux les plus récents dans ce domaine, Alain Duplouy examine le rôle des pratiques qui dessinent les contours de la communauté puis concentre son attention sur ce qu’on peut appeler les modes de communication non verbale et la façon dont ils dessinent un espace de reconnaissance civique propre à chaque communauté. Enfin, l’étude de la perpétuation des composantes de la cité offre une réflexion novatrice sur la temporalité civique et sur le maintien ou la transformation des formes de communauté de l’archaïsme au fil des siècles.
Cet ouvrage montre la centralité des comportements individuels et collectifs dans la construction des communautés grecques archaïques : les cultes, les pratiques funéraires, l’imagerie figurée, l’identité visuelle, le luxe, l’élevage de chevaux, les parfums, les pratiques athlétiques, le banquet, la chasse, l’homosexualité, l’éducation, le chant, la danse, etc. Alain Duplouy restitue non seulement une histoire de la Grèce archaïque, mais aussi une géographie civique, témoignant de la diversité des modes de vie susceptibles de constituer les comportements attendus du citoyen parce qu’acceptés par l’ensemble de la communauté. De Sybaris à Milet, en passant par Athènes et Sparte, la manière d’être du citoyen en Grèce ancienne variait considérablement.
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