Exil n'a pas d'ombre (L')
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L'exil n'a pas d'ombre : dans ce texte qui fut initialement porté à la scène, Jeanne Benameur efface la frontière qui sépare le théâtre de la poésie, pour nous livrer une fable sur l'exil que suppose toute entrée dans le langage.
Une femme. Un homme. Ils marchent l'un derrière l'autre. Ils ont quitté leur village et traversent le désert sans savoir qu'ils finiront par atteindre la mer. Pourquoi sont-ils partis ? Nous n'en saurons pas beaucoup plus mais l'essentiel nous est donné : nous savons que la femme est partie parce que le livre de son enfance a été déchiré et qu'elle est entrée dans le langage. Son exil est celui de toutes les femmes qui tentent dans le monde d’aller vers la liberté, à travers la lecture et l'écriture. Quant à l'homme... Lui ne sait pas lire les signes écrits sur une page. Son univers est celui des signes du ciel, du vent, des herbes, des traces d'animaux. L'homme et la femme ne se rejoindront que devant la mer. «Nous sommes sous le soleil. / Nos corps n’ont plus d’ombre», disent-ils enfin.
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