André Tosel, penseur de l'émancipation
André Tosel, penseur de l'émancipation
Un hommage
Münster, Arno  
  • Éditeur : Nouvelles Éditions Lignes
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782355261787
  • Code Dimedia : 000173985
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie
  • Pages : 128
  • Prix : 26,95 $
  • Paru le 26 février 2018
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: ANDTPE
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 22 février 2018
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782355261787

André Tosel a incarné, par excellence, cet intellectuel critique et « organique » qu’avaient incarné avant lui Althusser, Lefebvre, Bloch, Sartre, Bensaïd, qui a exemplairement associé dans sa vie la fonction théorique critique propre à l’intellectuel marxiste révolutionnaire et un engagement entier auprès de toutes les victimes de la violence capitaliste, ou colonialiste. Avec lui a disparu, en 2017, dit Arno Münster dans ce livre, « l’un des témoins critiques les plus lucides et les plus engagés de notre temps » dont les travaux et les recherches sur Spinoza, Marx et Gramsci, ainsi que sur la globalisation, la laïcité et le retour du religieux ont considérablement enrichi la littérature et les débats marxistes des deux dernières décennies du XXe et des deux premières décennies du XXIe siècles.
 
Pour cette pensée grandie à l’ombre de Gramsci, de Togliatti, de Sartre, et de Lefebvre, l’émancipation est a priori, contrairement aux définitions de la vulgate marxiste, une action en première personne, un acte de soi en sujet actif ; autrement dit, elle est émancipation de soi par soi, se fixant en autonomie et donation de la loi de soi à soi ; en un mot auto-émancipation, seul moyen pour elle de défier tout pouvoir et toute domination. Toutefois, devenue un acte de libération collective, conduite, surveillée par le « parti du prolétariat », l’émancipation n’a pas toujours échappé, loin de là, à la récupération idéologique des appareils bureaucratiques.
 
Le présent ouvrage d’Arno Münster s’efforce d’analyser et de résumer les grandes lignes de la pensée néomarxiste d’André Tosel, fermement opposée à la déviation bureaucratico-totalitaire du stalinisme ; il s’efforce aussi de mettre en évidence l’importante contribution de Tosel à une réactualisation, à une refondation non-dogmatique de la théorie marxienne de la révolution et du marxisme en général, contre le marxisme-léninisme officiel, devenu, à l’ère de Staline, une simple doctrine de justification de la dictature d’une nouvelle classe, celle des apparatchiks.
 
C’est en empruntant à Hannah Arendt le concept de superfluité des humains, caractéristique des systèmes totalitaires, que Tosel formule, dans ses livres consacrés à la mondialisation, sa propre théorie de l’apartheid mondial et du néo-totalitarisme qui, à ses yeux, qualifie le capitalisme contemporain lui aussi à son tour « totalitaire ». Une des conséquences de cette évolution-transformation serait le fait indéniable que l’État de droit se transforme de plus en plus en État pénal, ayant pour horizon une a-démocratie, soit rien d’autre que la forme mondialisée de l’auto-liquidation de la démocratie comme démocratie-processus.
 
Quant à la question du retour du religieux, à laquelle il a consacré un grand nombre de ses derniers travaux, Tosel estime qu’elle est celle de la ré-identification de Dieu, dans le contexte généralisé d’une crise du sens de l’existence et d’un désenchantement, appelant pour ainsi dire mécaniquement un ré-enchantement métaphysico- religieux, bâti sur le « désir collectif de se construire en sacré commun ». Désir bien sûr aussitôt exploité par les Églises traditionnelles habituées à « gérer » la foi et les croyances et par les fondamentalistes religieux de toutes confessions, mais aussi par les nombreuses sectes protestantes fondamentalistes de l’Amérique du Nord, lesquelles gèrent lucrativement ce nouveau « commerce » avec Dieu. Leur fonction objective est de venir, comme le souligne Tosel, au secours de l’État néolibéral, en l’aidant à « rendre supportable la perte de sens de l’existence quotidienne inscrite dans la généralisation de l’insécurité existentielle mondialisée, pour que soient enseignées les valeurs sécurisantes qui sont nécessaires pour qu’en bas on supporte et on obéisse. »




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