Imposture néolibérale (L')
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Le néolibéralisme tente de se faire passer pour ce qu’il n’est pas, à savoir le champion des libertés, de la prospérité et du mieux-être, alors que la vision du monde qu’il propose est la subordination de la réalité aux forces du marché et à la loi du plus fort.
Dans ce portrait complet des bouleversements politiques et philosophiques causés par l’idéologie néolibérale et des conditions propices à son développement, J.-Claude St-Onge démonte un à un les dogmes à l’origine de cette pensée dominante. Il déconstruit cette soi-disant liberté, à moins qu’on ne la résume à la propriété et à l’accumulation des richesses, apanage d’une minorité toujours plus puissante.
L’auteur rappelle d’abord les circonstances ayant marqué l’acte de naissance du néolibéralisme et les changements économiques, politiques et idéologiques ayant pavé la voie à cette idéologie. La crise sociale provoquée par 40 années de mondialisation néolibérale a abouti à une fragmentation du monde, au repli national, à la montée des droites et à la révolte contre les élites, qui ont rendu possible le phénomène Trump. Une situation qui préfigure « une période de clair-obscur favorables à l’apparition des monstres », comme l’écrivait Gramsci.
Il se penche ensuite sur les fondements théoriques et philosophiques de l’idéologie néolibérale et propose une analyse des grandes valeurs et principaux concepts du néolibéralisme : marché, justice sociale, État, propriété et liberté. Il s’attarde plus particulièrement sur trois penseurs influents : Joseph Hayek, qui a renouvelé les fondements philosophiques de cette doctrine, Milton Friedman, ancien conseiller économie de Ronald Reagan et le philosophe américain Robert Nozik.
La dernière partie de l’ouvrage récapitule la façon dont les gouvernements ont mis en application les grands principes du néolibéralisme. Le rétablissement du taux de profit passait par toute une série de mesures : diminution draconienne des impôts des entreprises et des contribuables fortunés, déréglementation tous azimuts, privatisation, détérioration des programmes sociaux, coupes dans le financement des organismes populaires, déficit zéro et budget d’austérité.
Sous prétexte que la société serait gouvernée par des lois naturelles – celles du marché – il faudrait s’incliner devant cette divinité qui distribuerait bonheur et malheur au hasard. À cet éloge de l’impuissance et de la résignation, l’auteur oppose l’idée d’une société fondée sur l’entraide, la participation, la répartition équitable des richesses, le droit à la vie et la liberté, cette dernière étant conçue comme la possibilité d’autodétermination et de réalisation de soi.
Un ouvrage loin du jargon des spécialistes, accessible à toute personne désireuse de rompre avec le fatalisme ambiant, et qui met en lumière la fragilité de l’édifice néolibéral.
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