Momus ou le prince
Momus ou le prince
Fable politique
Alberti, Leon Battiste  
Laurens, Claude (Traduit par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251446295
  • Code Dimedia : 000163539
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, RELIGION & SPIRITUALITÉ
  • Sujet(s) : Littérature étrangère, Mythologie
  • Pages : 306
  • Prix : 27,95 $
  • Paru le 20 février 2017
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: MOMPRI
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 16 février 2017
  • Langue d'origine: italien
EAN: 9782251446295

Roman pseudo-mythologique à beaucoup d’égards insaisissable, empreint d’un humour caustique, rempli d’allusions indéchiffrables au monde contemporain et de références aux universaux humains, le Momus est sans aucun doute le plus captivant des lusi (ou ludi) d’Alberti – l’une des trois grandes formes d’écriture et d’investigation (avec le traité stricto sensu et le dialogue) que le grand humaniste et théoricien des arts a cultivées et où il a excellé. C’est aussi, et sans conteste, le chef-d’oeuvre de la prose humaniste du XV e siècle et l’un des sommets de la littérature humoristique de tous les temps en langue latine.
 
Descendu, comme on a pu le dire, de l’« Olympe déchu de Lucien » (A. Di Grado), le héros éponyme de cet inclassable roman n’est autre qu’un alter ego extrémiste et radical de l’auteur et, par là même, de n’importe lequel d’entre nous –une projection de nous-mêmes, en somme, joueuse par désespoir et folle de lucidité autant que de malice amère et douloureuse. Dieu querelleur du reproche et de la provocation, déstabilisant et presque terroriste par ses incessantes fantaisies subversives ; dieu hargneux, odieux, dénigreur, calomniateur et démagogue, Momus est aussi celui qui dévoile très lucidement la vérité des faits et des choses ainsi que les mobiles et les intentions des hommes et des dieux. Capable aussi bien de démasquer sans pitié que de mystifier de la manière la plus grossière et la plus inattendue, il y est surtout dépeint comme un dieu de la dérision et de la désacralisation d’une part, de la métamorphose et de la duplicité ou de la dissimulation de l’autre. Ce sont toutefois son ambiguïté insaisissable, l’inépuisable polyvalence et l’activité frénétique et l’imagination déréglée dont il fait preuve qui sont à la source du penchant nihiliste et de l’âme anarchisante de cette divinité caméléonesque.
 
Imprimé pour la première fois à Rome en 1520, mais sans doute conçu à partir de 1443, le Momus n’a selon toute probabilité jamais été publié par Alberti – lequel, si l’on en juge par les manuscrits conservés, dont deux ont pourtant été minutieusement revus et corrigés par lui, a même « oublié » de lui donner un titre.
 
Le Momus alimente à partir du début du XVI e siècle un courant de néolucianisme et, parallèlement, de littérature utopique ou utopiste (Thomas More, Érasme, l’Arioste, Rabelais, Giordano Bruno, Cervantès), s’épanouissant d’un côté dans les romans picaresques (Lazarillo de Tormes, Guzmán de Alfarache, La pícara Justina), et de l’autre préfigurant par de nombreux traits l’abondante littérature libertine des XVII e et XVIII e siècles européens.




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