De guerre froide
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La guerre froide et ses dérives racontée comme un thriller
Cette autofiction raconte le voyage que l’auteur a fait dans les pays d’Europe de l’Est en 1983, à l’âge de 23 ans. Son alter ego, Jack, est fasciné par la guerre froide, la culture polonaise et le mouvement Solidarnosc. Il se rend en Pologne alors que la loi martiale vient d’être suspendue (mais pas annulée) dans le but de faire une série d’articles pour un journal et ultimement, rencontrer Lech Walesa, qui sort de prison et est en résidence surveillée. Une aventure qui n’est pas sans risques. Jack sera arrêté à Gdansk, écroué puis interrogé et par la suite surveillé pour le reste de son voyage, lequel prendra un tournant inouï lorsqu’il rencontre Michel Dombrovski, un Polonais d’origine française qui affirme être coincé en Pologne depuis l’invasion polonaise par les nazis. Son périple, de Varsovie à Berlin Ouest, se lit comme un thriller psychologique.
Jacques Côté est l’auteur de nombreux polars, dont les séries Daniel Duval et Les Cahiers noirs de l’aliéniste (Alire), qui ont rayonné au-delà de nos frontières et lui ont valu le prix Arthur-Ellis à trois reprises et le prix de la ville de Québec. Son dernier roman Requiem américain (Flammarion Québec), inspiré par la guerre des motards, a obtenu un bel accueil critique. À l’écran, sa biographie Wilfrid Derome, expert en homicides (Boréal), a été adaptée pour Canal D et son essai Autopsie d’un crime imparfait (Éditions de l’Homme) a inspiré la série Le voyeur pyromane.
« La place est vaste et déserte. L’endroit sent la mort et la lutte contre l’oppresseur. Je revois des séquences des films de Wajda qui se passent ici. Cent mètres à ma gauche, un mur s’élève très haut, empêchant de voir le chantier Lénine. Tout autour se dressent des bâtiments désaffectés aux fenêtres placardées. Sans doute ont-elles été condamnées pour soustraire au regard les navires militaires en cale sèche. Je marche vers l’arrière-cour des bâtiments. Nulle âme, mais des voitures carbonisées et rouillées. Un rappel des émeutes d’une autre époque. Au même moment, un bruit de moteur et de transmission s’amplifie dans ma direction. Un petit camion gris surgit à toute vitesse au coin de l’immeuble dans un nuage de poussière. Deux miliciens sortent et m’ordonnent en criant de me coucher par terre. J’obtempère. L’un d’eux, le conducteur avec une tête d’enclume, a sorti son arme. Le plus petit me fait signe en hurlant de garder la tête baissée. J’ai à peine le temps de voir le bras de l’autre pointer le révolver sur moi. »
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