S'aimer ben paquetée
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Il y a des sujets dont on parle peu, qui effraient et qui génèrent des malaises. L’alcoolisme des femmes fait partie de ces thèmes, de ces enjeux trop peu abordés. L’autrice de S’aimer ben paquetée n’a pas eu peur, quant à elle, de partager publiquement son cheminement vers la sobriété. D’abord par le biais d’un blogue débuté en pleine pandémie, en 2020, et ensuite sur les planches grâce à une pièce de théâtre. Le résultat de ce passage à la dramaturgie est un monologue d’une heure, qui fait état avec humour, franchise, tendresse, vulnérabilité et une absence totale de tabous, de ce que l’alcool, ou son absence, a pu représenter pour l’autrice. Le ton est vif et la langue est belle. Il y a dans l’écriture de Cristina Moscini un rythme et une musique qui donnent envie de scander le texte. Entre fulgurances et chutes, son rapport à l’alcool lui permet de réfléchir à ce qu’être une femme peut signifier, dans les rapports de séduction et de performance qu’elle entretient avec le monde qui l’entoure.
Quand Cristina Moscini a arrêté de boire, les grandes gorgées ont fait place aux pages encrées. De son blogue est né S’aimer ben paquetée, qui traite de son parcours relatant alcoolisme et sobriété. Entre excès, burlesque, tournées des bars de la ville de Québec, c’est un vertige coloré qu’elle dépeint. Dans son rétablissement, elle a su capter le bouleversement qui se crée lorsque l’on cesse de consommer, et témoigner de la poésie mordante de cette nouvelle réalité quand on entame une guérison. Elle évolue maintenant en Mauricie et s’en tient joyeusement à l’effervescence des verres d’eau.
Cristina Moscini a publié son premier livre Bang Bang en 2008, après des études littéraires brumeuses, a été blogueuse, serveuse de pintes, chroniqueuse, et a aussi dirigé la troupe Burlestacular de 2011 à 2017, un parcours qui lui a laissé au fond du cœur encore quelques paillettes.
Toujours une chasse au cœur, à courir après le moment, à fuir l’inconfort, à la conquête de cet évanescent sentiment d’être apaisée, en sérénité avec l’univers. Jamais capable de capturer l’intangible, d’en arriver à cette satiété de l’esprit, éternellement assoiffée, rarement véritablement désaltérée.
Pour une petite crisse aux cheveux couettés qui était si pressée de mourir, l’alcool à lui seul était une cire, un vernis préliminaire. Un filtre, un tamisage, une musique de fond.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
