Piisim Napeu
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Constitué d’une suite de récits, Piisim Napeu se présente comme un miroir qui aurait éclaté et dont les morceaux rassemblés nous offrent un même visage : celui d’un enfant qui avait conclu un pacte troublant avec son petit crayon jaune et de l’homme qu’il est devenu. Entre les savoirs de Planshish, sa mère, les désolations, les pertes, les ruptures et les douleurs, il y a la force vive du vent, la beauté des étoiles, la nécessité de retrouver la langue et le désir tout simple de vivre. Piisim Napeu, « homme-soleil », est le nom cri de Georges Pisimopeo.
Georges Pisimopeo est né dans la forêt, aux abords de Senneterre, en Abitibi, d’une mère crie et d’un père métissé. Il a passé son enfance à côtoyer les Premières Nations et la culture québécoise. Toute sa vie, il a été déchiré par ce double héritage culturel, celui de ses frères et sœurs des Premières Nations et celui de ceux venus d’ailleurs. Georges a toujours travaillé pour les Premières Nations, notamment comme coordonnateur des Services parajudiciaires autochtones du Québec et comme fonctionnaire pour la nation crie. Actuellement, il visite ses frères autochtones détenus, avec qui il partage des enseignements et des rituels spirituels anciens. Piisim Napeu est son premier livre.
Nos corps fourbus, exténués après cette chasse fructueuse. Sitôt le canot arrimé, l’odeur d’une cuisson en attente. La chaleur du poêle crépitant fait du bien. La fraternité, les sourires complices. On s’embrasse. On se raconte notre journée, l’animal qui s’est donné. Dans la chaleur du poêle, glenfiddichant une Bud, me voilà nu, prêt à plonger au bout du quai, exultant, heureux. Après ma saucette et les caresses du savon, je remonte la colline pour humer l’assiette de spaghetti qui m’attend. Vin rouge et jeux de cartes avec les frérots. Demain, on portage l’animal.
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